Vendredi, le chef de l’opposition, Edmon Marukian, a continué de condamner les autorités arméniennes pour avoir bloqué une enquête parlementaire dans l’administration municipale d’Erevan et a déclaré qu’elles paieraient cher leur position.
« L’essentiel est que, pour la première fois après la révolution de [2018], ils aient pris un tel recul par rapport à la démocratie, a pointé Marukian. Ils ne s’en sortiront pas avec cette décision. Je vous promets que les autorités le regretteront. »
Le Parti Lumineuse Armenie de Marukian (LHK) a demandé une telle enquête le mois dernier après qu’un membre du conseil municipal d’Erevan qui lui était affilié, Davit Khazhakian, a révélé des dons coûteux faits à la municipalité.
Khazhakian a affirmé que des entreprises privées avaient fait don de dizaines de camions de collecte des ordures et d’autres équipements en échange des permis de construire délivrés par le maire d’Erevan Hayk Marutian. Marutian, qui est allié au Premier ministre Nikol Pachinian, a fermement nié une telle contrepartie.
Le LHK a recueilli en décembre un nombre suffisant de signatures au Parlement arménien pour la création d’une commission ad hoc chargée d’enquêter sur les «risques de corruption» dans le bureau du maire. Mercredi dernier, la majorité progouvernementale du Parlement a refusé de donner son feu vert aux activités de la commission, déclenchant une guerre de mots amère entre les hauts responsables législatifs représentant le LHK et le bloc Mon pas de Pachinian.
Les parlementaires de Mon pas ont expliqué que la loi arménienne ne permet pas à l’Assemblée nationale de s’immiscer dans le travail des autorités locales. Ils ont ajouté qu’une telle commission ne peut être mise en place que par le conseil municipal. Pachinian a personnellement soutenu cette position.
Marukian a de nouveau rejeté la justification officielle de ne pas enquêter sur la municipalité, affirmant que les autorités avaient simplement «décidé de sauver leur coéquipier» d’un scandale de corruption embarrassant.
« Ces personnes perdent de plus en plus la tête », a accusé le leader de l’un des deux groupes d’opposition représentés au Parlement actuel. « Ils vont aveuglément de l’avant, pensant que la confiance des gens est illimitée et perpétuelle et qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent. »
Marukian s’est également plaint que l’équipe politique de Pachinian n’ait pas rendu la pareille à la bonne volonté du LHK. Il a precisé que son parti avait fermé les yeux sur bon nombre des manquements du gouvernement actuel par crainte d’une «contre-révolution» potentielle en Arménie. A partir de maintenant, il sera beaucoup plus franc dans les politiques gouvernementales difficiles, a prévenu le leader du LHK.
