Le principal parti de l’opposition, (parti Républcain du Peuple, CHP, social-démocrate), s’est interrogé sur une « probable tentative de chantage du gouvernement » à l’encontre des magistrats de la Cour constitutionnelle, qui mènent un procès visant à l’interdiction du parti au pouvoir de la Justice et du Développement, (AKP).
« Le but est-il de faire du chantage? » s’est notamment interrogé jeudi le président du CHP, M. Deniz Baykal.
« Les membres de la Cour sont-ils suivis? Quel était le but de faire suivre M. Osman Paksut? Le but (des espions) est-il, en violant les droits de la personne, de réunir des éléments pour ensuite faire du chantage? » s’est-il encore interrogé, en accusant la Sûreté d’Ankara de chercher à camoufler l’affaire.
Le parti de M. Baykal va, par ailleurs, aborder l’affaire au parlement, précise-t-on.
Mardi à Ankara, M. Osman Paksut, vice-président de la Cour Constitutionnelle et son épouse se rendaient à un déjeuner quand ilsse sont aperçus qu’ils étaient suivis par une voiture. M. Paksüt a arrêté sa voiture devant l’établissement, le Club social Kavaklýdere, où il devait déjeuner avec sa femme et, soupçonnant une filature et une mise sur écoute, a appelé des agents de police pour demander la fouille de la mystérieuse voiture.
Les policiers ont indiqué qu’ils n’avaient pas l’autorisation de fouiller la voiture et ont ajouté que le véhicule appartenait à la police.
M. Paksut a déclaré aux journalistes qu’il était suivi depuis 2 mois depuis l’ouverture du procès contre l’AKP.
Selon des hauts responsables du ministère de l’Intérieur, la voiture qui était derrière M. Paksüt, appartenait à la section de lutte anti-drogue et se trouvait sur les lieux pour une opération anti-stupéfiant et que la filature ne concernait donc pas M. Paksut.
Le parquet d’Ankara a entamé une enquête et va vérifier si le jour où M. Paksüt a été suivi, la brigade des narcotiques menait réellement une opération anti-drogue.
La Cour constitutionnelle avait jugé recevable lundi 31 mars une requête, déposée par le procureur de la Cour de cassation et visant à obtenir l’interdiction de l’AKP pour activités anti-laïques.