Il fallait s’y attendre, les combats ont repris en Artsakh, plus violents que jamais. Et si l’actualité n’accorde que la portion congrue à ces terribles événements, de partout les Arméniens se mobilisent.
En France, le CCAF avait appelé à se rassembler le mardi 29 septembre, à Lyon, Marseille et Paris, où plus de mille manifestants se sont retrouvés à proximité de l’ambassade d’Azerbaïdjan, dans une ambiance pesante.
En effet, à la tension générée par cette situation tragique, se sont ajoutées les contraintes imposées aux organisateurs : d’abord interdite, la manifestation a été tolérée mais reléguée à une centaine de mètres de l’ambassade et surtout sans estrade ni sono, d’où des allocutions difficilement audibles.
Mourad Papazian, co-président du CCAF, a pris la parole en premier. Il a apporté son fervent soutien à l’armée tout en dénonçant l’agression conjuguée de l’Azerbaïdjan et de la Turquie dont la tentative de prendre l’Arménie en tenaille est un héritage du panturquisme.
Il a fermement requis une intervention rapide de la communauté internationale et plus particulièrement le soutien de la Franc, dans un contexte où mercredi, se tient une session de l’ONU et jeudi, un sommet européen consacré à la Turquie.
De nombreux élus se sont ensuite succédés à un rythme soutenu, tous affirmant leur solidarité avec l’Arménie et l’Artsakh. Leur interventions ont toutes été chaleureusement applaudies.
La sénatrice Valérie Boyer sénatrice a demandé que soit mis fin à la propagande azérie et a apporté son soutien à l’autodétermination de l’Artsakh. Elle a assuré se sentir solidaire et proche des combattants.
Guy Teissier député et président du Cercle d’Amitié France-Artsakh, a jugé scandaleuse la situation, estimant que le groupe de Minsk ne fait pas son travail. Il a souligné que la Turquie, pourtant membre de l’OTAN, ne cesse d’intervenir hors de ses frontières, en Syrie notamment et a rappelé que l’Artsakh est une terre chrétienne.
Le député François Pupponi, qui a pris la parole à l’Assemblée Nationale pour demander au gouvernement d’intervenir, prédit que la guerre sera gagnée par les Arméniens, car elle est juste. Il a également réclamé la reconnaissance de l’Artsakh.
La maire d’Alfortville, Luc Carvounas, a rappelé que le drapeau arménien flotte depuis dimanche sur l’hôtel de ville en soutien à l’Artsakh. Lui aussi a demandé la reconnaissance de la petite république par la France
Vincent Bru, député des Pyrénées Atlantique et Jean-Pierre Cubertafon, député de la Dordogne ont également exprimé leur soutien à l’Arménie et à l’Artsakh.
Un délégation kurde était présente, conduite par Berivan Firat qui a conclu les discours en affirmant son amitié et sa solidarité.
Le rassemblement s’est poursuivi durant un peu plus d’une heure, aux cris de « Karabagh meghn e » et « Myoutyun, Baykar, Haghtanak », tandis que s’élevaient dans le ciel des fumigènes aux couleurs de l’Artsakh.
Reportage photo de Jean Eckian