Le cinquième congrès du parti d’opposition « Héritage », en présence du PM Tigran Sarkissian, de l’Ombudsman, Armen Haroutiounian et des représentants de différentes forces politiques, retient l’attention de la presse du 12/07. Prenant la parole, le PM Tigran Sarkissian a relevé qu’il s’est rendu au congrès d’Héritage pour « jeter des ponts ». T. Sarkissian a appelé le parti Héritage à collaborer avec le gouvernement pour l’aider à répondre aux grands défis auxquels l’Arménie fait face. « Je ne suis pas venu ici pour parler des sujets sur lesquels nos avis divergent, mais pour jeter des ponts, pour insister sur ce qui nous rassemble plutôt que sur ce qui nous divise », a-t-il déclaré en ajoutant : « Ne détruisons pas nos objectifs dans le fracas des conflits. Les portes de la coopération vous seront toujours ouvertes ». Le chef du gouvernement a également souligné que l’offre de dialogue lancée à toutes les formations de l’opposition par le Président Sarkissian au lendemain de son élection était toujours à l’ordre du jour.
Les quotidiens font état aussi de l’arrivée du Premier Président, Levon Ter-Petrossian, à ce congrès longuement ovationné par l’assistance. Dans son discours, l’ancien Président a remercié le parti « Héritage » pour le soutien apporté à son Mouvement populaire, avant et après les présidentielles du 19 février et mis en exergue « l’énorme travail » qu’effectue le parti « Héritage » à l’AN, en tant que la seule force d’opposition, tout en « compatissant avec cette force qui est obligée de travailler dans un Parlement qui n’a rien de commun avec l’expression de la volonté du peuple et est composé en grande partie d’éléments criminels, à l’instar de toutes les autres institutions étatiques ». Ter-Petrossian a par ailleurs exprimé une même « commisération » pour le PM, assis au premier rang de la salle « qui a hérité d’un mauvais legs et qui devrait en priorité nettoyer les écuries d’Augias du Gouvernement ». « En sa qualité d’économiste sérieux et de professionnel, le Premier ministre comprend les problèmes de ce pays », a poursuivi Ter-Petrossian, en apostrophant directement le Premier ministre en ces termes : « Il ne s’agit pas d’une provocation, Tigran, ce que je dis est vrai. Vous avez beaucoup à faire, particulièrement dans l’institution que vous dirigez ».
Quant au discours de Raffi Hovhannissian, leader de ce parti, celui-ci a lancé un appel pressant au gouvernement pour qu’il engage des réformes démocratiques, libère tous les « prisonniers politiques » et assure une enquête « impartiale et indépendante » sur les violences du 1er mars. R. Hovhannissian a rejeté la responsabilité de cette situation sur les autorités, refusant de cautionner les explications du pouvoir. Il a clairement fait comprendre que son parti boycotterait aussi l’enquête parlementaire menée par la commission chargée d’enquêter sur les événements du 1er mars qui manque, selon lui, de crédibilité. Il a ajouté qu’il n’avait qu’une confiance très limitée dans cette commission dans la mesure où elle n’avait pas l’intention d’interroger de hauts responsables de l’Etat, à commencer par l’ancien président Robert Kotcharian. A l’issue de son congrès le parti « Héritage » a élu sa nouvelle direction qui doit décider s’il rejoindra le Congrès national arménien, une nouvelle alliance de partis d’opposition que Ter-Pétrossian entend créer. Par ailleurs, dans une résolution adoptée au terme de son congrès, « Héritage » indique qu’en janvier prochain il discutera de l’abandon des mandats des sept députés. Cela veut dire, selon Haykakan Jamanak, que le parti « Héritage » donne le temps aux autorités de répondre à toutes les exigences de l’opposition d’ici janvier. Cette initiative du parti « Héritage » pourrait créer une crise constitutionnelle, car la loi fondamentale du pays prévoit que l’AN doit fonctionner avec 131 députés.
Ambassade de France en Arménie
Service de presse