L’ensemble des quotidiens arméniens fait état de la décision du Conseil de Justice qui a demandé au Président Kotcharian de retirer
ses pouvoirs à Parguev Ohanian, juge au Tribunal de première instance. Une mesure qui est considérée par la presse de
l’opposition comme une « vengeance » suite à la décision du juge le 16 juillet d’acquitter deux hommes d’affaires, le
patron et le PDG de la société importatrice de café « Royal-Armenia ». Rappelons que ceux-ci ont été arrêtés il y a deux
ans, accusés de fraude fiscale et douanière, après qu’ils aient accusé de corruption des hauts fonctionnaires du service des
douanes. Le Conseil de Justice a statué que le juge avait commis « de sérieuses violations de la loi » et prononcé de faux
verdicts. Le juge Ohanian s’est dit convaincu que cette « action disciplinaire » était due à sa décision controversée sur le
cas « Royal Armenia ».
Le Président Kotcharian doit satisfaire ou rejeter la demande du Conseil de Justice dans les deux prochaines semaines.
Haykakan Jamanak, Aravot et 168 Jam sont convaincus que le Président Kotcharian retirera à Parguev Ohanian ses
pouvoirs, dans la mesure où c’est en partie à cause de sa riposte contre le verdict de ce juge que le Conseil de Justice a
entamé une action disciplinaire à son encontre. Si le parti « Héritage » a condamné cette décision « arbitraire » du Conseil
de Justice, Haykakan Jamanak estime que rien d’inattendu ne s’est produit : cette décision s’inscrit parfaitement dans les
règles du contexte judiciaire arménien. Le Conseil de Justice a sévi contre un juge qui a « osé » se comporter en vrai
défenseur des lois. Pour 168 Jam, Ohanian est sanctionné pour avoir eu le courage d’aller à l’encontre du « système
corrompu », chose qui ne se pardonne pas en Arménie. Enfin, l’avocat de Parguev Ohanian a l’intention de saisir la Cour
européenne des droits de l’Homme au cas où le chef de l’Etat approuvera la décision du Conseil de Justice.