La Fédération révolutionnaire arménienne (Dashnaktsutyun) a déclaré mardi qu’elle s’associerait à d’autres groupes d’opposition pour organiser des manifestations contre le projet du Premier ministre Nikol Pachinian de signer un accord de paix confirmant la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh.
« Ce que Pachinian a annoncé n’est pas un traité de paix, c’est une nouvelle capitulation, a déclaré Ishkhan Saghatelian, le principal dirigeant de Dashnaktsutyun en Arménie. S’il est signé, il aura des conséquences désastreuses et tragiques pour le peuple arménien. Le seul moyen de l’empêcher est d’organiser une révolte populaire et un front de résistance. »
« Nikol Pachinian n’a aucun mandat pour céder l’Artsakh à l’Azerbaïdjan », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
M. Saghatelian a annoncé que son parti essaierait d’initier un tel mouvement populaire avec d’autres groupes d’opposition, y compris ceux qui ne sont pas représentés au Parlement arménien. Les manifestations de l’opposition commenceront cet été, a-t-il dit sans donner de dates concrètes.
M. Saghatelian s’est exprimé au nom de Dashnaktsutyun et non de la principale alliance d’opposition Hayastan, dont son parti est l’un des principaux membres. D’autres dirigeants du Hayastan ont également condamné M. Pachinian pour avoir effectivement reconnu le Karabakh comme faisant partie de l’Azerbaïdjan. Mais l’alliance dirigée par l’ancien président Robert Kocharian n’a pas encore annoncé de plans pour les nouvelles manifestations antigouvernementales souhaitées par Dashnaktsutyun.
Hayastan et Pativ Unem, l’autre bloc d’opposition représenté au Parlement, ont organisé conjointement des manifestations quotidiennes à Erevan en mai et juin de l’année dernière, après que M. Pachinian ait indiqué qu’il était prêt à « abaisser la barre » du statut du Karabakh acceptable pour son gouvernement. Ils affirment avoir retardé la conclusion d’un « accord de capitulation » avec Bakou bien qu’ils n’aient pas réussi à renverser Pachinian.
M. Saghatelian a admis mardi que la tentative de changement de régime lancée par l’opposition arménienne en 2022 n’avait pas bénéficié d’un soutien populaire suffisant. Mais il s’est dit convaincu que l’opposition attirerait des foules plus importantes cette fois-ci.
« L’année dernière, de nombreuses personnes n’ont pas vraiment compris ce qui se passait et nous ont accusés de nous battre pour le pouvoir », a déclaré M. Saghatelian. « Mais maintenant, je pense qu’il est clair pour tout le monde que le gars [Pashinian] … est sur la voie de faire de l’Artsakh une partie de l’Azerbaïdjan ».
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