Haut lieu de la mémoire et de la culture du territoire de Provence, l’imposant édifice des Archives et Bibliothèque Départementale Gaston Defferre était ce vendredi 22 avril le théâtre de la commémoration du génocide des Arméniens perpétré par les turcs le 24 avril 1915.
Inscrite officiellement au calendrier républicain, cette cérémonie solennelle en mémoire des 1,5 millions de victimes arméniennes, était organisée et présidée par Martine Vassal, présidente du Département et de la Métropole Aix-Marseille-Provence, et du CCAF Sud représenté par ses trois coprésidents, Aurore Bruna, Julien Harounyan et Azad Balalas-Kazandjian.
Devant un parterre de nombreux invités parmi lesquels on reconnaissait en autres, Brigitte Devesa et Guy Benaroche, sénateurs des Bouches-du-Rhône, Sabine Bernasconi, Nora Preziosi et Denis Rossi, conseillers départementaux, Lionel Royer-Perreaut, maire des 9ème & 10 ème arrondissements de Marseille, Didier Réault , David Galtier et Didier Parakian, vice-présidents de la Métropole et Samvel Lalayan, Consul de la République d’Arménie à Marseille.
DÉVOILEMENT DE LA BANDEROLE COMMÉMORATIVE
C’est en compagnie des coprésidents du CCAF Sud que Martine Vassal a dévoilé la banderole dressée sur l’esplanade du site.
Un immense kakémono sera également apposé sur la façade de l’édifice public au vu des Marseillais et des très nombreux automobilistes qui empruntent quotidiennement ce secteur de la cité phocéenne.
Pour cette cérémonie les organisateurs avaient également convié plusieurs groupes d’élèves issus d’écoles qui enseignent l’arménien ainsi que des ateliers de danse et de peinture.
Les jeunes élèves ont ainsi pu proposer leur talent au public en déclamant des vers de poésie et des chorégraphies de danses entre autres.
« IL EST FONDAMENTAL DE FAIRE NOTRE DEVOIR DE MÉMOIRE » M.Vassal
Avec émotion la présidente a rappelé ses origines arméniennes et combien il était important aujourd’hui encore de commémorer ce génocide.
« Ce 24 avril 1915, marquait le début du premier génocide du XXème siècle. Ce crime de masse allait faire plus de 1,5 millions de victimes en un temps assez réduit », a-t-elle déclaré.
Faisant référence à la politique négationniste de l’Etat turc, Martine Vassal s’est félicité que la France, pays des Lumières et des droits de l’homme ait reconnu officiellement le génocide des Arméniens.
Avec insistance elle a également formulé l’importance d’une loi qui condamnerait la négation de ce génocide et qui protègerait la mémoire du peuple Arménien.
S’adressant au jeune public, Martine Vassal a rappelé l’importance d’enseigner et de transmettre l’histoire afin de ne jamais oublier et de porter haut ce patrimoine.
La présidente du Département a réaffirmé les nombreux engagements dans la continuité républicaine qu’avait réalisée l’institution en Arménie.
Elle a bien entendu marqué sa volonté de continuer à développer de nouvelles actions et partenariats intensifs dans les domaines de la santé, du numérique et de l’économie.
S’adressant aux représentants d’associations arméniennes présentes, elle a salué leur travail et renouvelé sa confiance et son soutien afin qu’ils œuvrent et continuent à insuffler la culture aux nouvelles générations.
MISE AU POINT CONCERNANT L’UKRAINE
Dans un registre politique, suite à de nombreuses réactions, Martine Vassal a rappelé avec instance que les aides envoyées en Ukraine par le Département en association avec La Croix Rouge étaient uniquement en soutien au peuple ukrainien et non une volonté politique affichée de soutenir le gouvernement de Zelinsky. Le Département se devait d’apporter son aide et sa solidarité aux civils qui subissaient les affres de la guerre.
Rappelons que l’Ukraine est un allié économique et militaire de la Turquie et de l’Azerbaïjan.
DEMANDE DE RECONNAISSANCE DE L’ARTAKH
La présidente a rappelé que la Métropole avait voté à la majorité absolue une motion de demande de reconnaissance par la France de la République d’Artsakh.
Sans ambages elle a également condamné avec force les attaques que subissaient l’Arménie et l’Artaskh de la part de la coalition turco-azérie en espérant qu’une solution politique donne fin rapidement à ce conflit.
Avant de conclure son discours, la présidente a une nouvelle fois évoqué sa volonté de se rendre prochainement en Arménie et en Artsakh afin d’y apporter son soutien en déclarant: « Cette cause nous rassemble car c’est une cause de liberté, d’égalité et de fraternité ».
Texte et photos: Alain Sarkissian