Le député turc d’origine arménienne Garo Paylan, membre du parti démocratique des peuples (HDP, opposition de gauche pro-kurde), a publié une déclaration dans laquelle il dénonce comme criminelle la propagande de guerre ouverte des autorités turques. Dans sa déclaration relative au soutien apporté par la Turquie aux opérations militaires de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie et l’Artsakh, le député d’opposition déplore que les tensions entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie autour du Karabagh aient dégénéré en conflit ouvert ces jours derniers, et que, « contrairement aux appels de la communauté internationale en vue de la cessation des hostilités, l’alliance au pouvoir à Ankara formée du parti Justice et développement (AKP, parti islamo-conservateur d’Erdogan) et le Mouvement nationaliste (MHP, extrême droite nationaliste) a adopté une position ouvertement militariste attisant les tensions existant entre nos voisins l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Les autorités mènent ouvertement une propagande de guerre avec son agenda militaire, et des déclarations ouvertement hostiles à l’encontre de l’Arménie, plutôt que d’appeler ces pays à un cessez le feu et à des négociations”, a déclaré notamment G.Paylan, en ajoutant que les autorités turques commettaient un crime en menant cette propagande de guerre. Il a précisé que le HDP et ses représentants ont toujours soutenu la paix, y compris pour ce qui concerne le conflit du Karabagh. A cet égard, il a précisé qu’avec son parti, il avait déployé des efforts en vue de modifié les positions de la Turquie concernant une guerre destructrice pour les peuples arménien et azéri. G. Paylan a ajouté que les autorités turques, avec leur politique militariste, menaçaient de plonger dans les ténèbres le pays et toute la région.
Dénonçant les efforts des autorités turques pour museler les avocats de la paix, G.Paylan a souligné qu’avec son parti, il continuera à défendre la paix, car « la guerre n’a pas de vainqueur, et la paix n’a pas de perdant ». Un plaidoyer pour la paix d’autant plus courageux de la part du député de l’opposition qu’Erdogan tend à désigner le conflit du Karabagh comme une cause nationale en Turquie où l’accusation de trahison est monnaie courante. Le HDP en sait quelque chose, alors que nombre de ses cadres, kurdes pour la plupart, dont plusieurs maires, ont été envoyés en prison ces dernières semaines pour avoir eu l’audace de s’opposer à la politique d’Erdogan.