Le directeur de longue date des Archives nationales d’Arménie, Amatuni Virabian, a condamné vendredi la décision du gouvernement de le limoger. Selon lui, cette décision est illégale. Il va la contester devant les tribunaux.
Virabian a rappelé qu’il avait été limogé mardi dernier par le ministre de la Justice Rustam Badasian, après avoir refusé de démissionner.
Une porte-parole du ministère arménien de la Justice, Lusine Martirosian, a attribué ce limogeage à des irrégularités comptables qui, selon elle, ont été révélées par le Comité des revenus d’Etat (SRC).
La SRC avait expliqué il y a deux ans que les Archives nationales n’avaient pas payé 742 millions de drams (1,5 million de dollars) en taxes sur les bénéfices et sur la valeur ajoutée. Selon Martirosian, la SRC lui a infligé une amende de plus de 21 millions de drams.
Le chef comptable de l’archive, Vahagn Abisoghomian, a insisté sur le fait que les arriérés d’impôts résultaient d’un retard dans le financement gouvernemental de l’agence publique, plutôt que de sa mauvaise gestion. Il a fait valoir que le ministère des Finances avait payé les arriérés après l’audit du SRC.
Virabian a également nié toute fraude ou autre délit financier. «Si c’était ma faute, pourquoi me donneraient-ils [la somme versée à la SRC?]», s’est-il demandé.
L’historien bien connu, qui dirigeait les Archives nationales depuis 19 ans, a annoncé qu’il intenterait une action en justice ce lundi contre le ministère de la Justice. Il s’est dit convaincu qu’un tribunal d’Erevan annulera son licenciement.
Virabian a décrit l’action en justice comme une question de principe. Il a ajotué que son contrat de travail devait expirer en novembre et qu’il n’avait pas l’intention de demander au gouvernement de le prolonger.
Les collègues de Virabian interrogés par le service arménien de RFE / RL lui ont exprimé leur soutien et ont déploré son licenciement. Parmi eux figuraient Karen Khtrian, la nouvelle directrice par intérim.
Il y a quelque 350 millions de documents historiques et autres conservés aux Archives nationales. Les plus anciens d’entre eux remontent aux années 1830.