La Turquie doit préparer avec attention et de manière approfondie son projet de construction d’un premier réacteur nucléaire et éduquer le public aux mesures de sécurité, a déclaré vendredi 7 juillet 2006 à Ankara le directeur général de l’AIEA, Mohamed ElBaradei.
Le gouvernement turc prévoit de construire trois centrales nucléaires, d’une capacité totale de 5.000 mégawatts, qui devraient être opérationnelles en 2012.
Le projet a pour objectif de faire face à un déficit éventuel en ressources énergétiques et de réduire la dépendance envers l’Iran et la Russie qui sont les principaux fournisseurs de gaz naturel de la Turquie.
Selon les autorités turques, la ville côtière de Sinop, au bord de la mer Noire, à 435 kilomètres au nord-est d’Ankara, a été choisie comme site pour la première centrale nucléaire, suscitant une vague de protestations de la part de riverains et de groupes de défense de l’environnement.
S’exprimant lors d’une conférence, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique a déclaré que le nucléaire constituait une source d’énergie propre et puissante, mais a souligné les défis posés par la construction d’une centrale nucléaire.
« Il est essentiel que la planification soit approfondie et rigoureuse et qu’elle prenne en compte des considérations ‘du berceau à la tombe’, du financement de départ à l’aspect légal jusqu’à la mise hors service et la future élimination des combustibles utilisés et des déchets », a prévenu M. ElBaradei, qui effectue une visite de trois jours en Turquie.
« L’éducation est un enjeu important », a-t-il ajouté. « Les gens ont besoin de clairement comprendre ce qu’est la radiation et qu’elle ne signifie pas nécessairement le cancer ».