Le président russe Vladimir Poutine a révoqué la citoyenneté d’un milliardaire d’origine arménienne qui a renoncé à sa patrie pour s’installer dans la région séparatiste azerbaïdjanaise du Haut-Karabakh.
Ruben Vardanyan a déclaré le 1er septembre qu’il souhaitait renoncer à sa citoyenneté russe pour s’installer dans le Haut-Karabakh, conscient de tous les risques qu’il pourrait encourir.
M. Poutine a accédé à sa demande le 22 décembre, ainsi qu’à celle de cinq autres personnes, dont l’homme d’affaires Konstantin Sidorov, qui travaille en Grande-Bretagne et est connu pour son travail dans les sociétés informatiques Inline Technology Group et RRC Group.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan sont enfermés dans un conflit au sujet du Nagorny-Karabakh depuis des décennies. Quelque 30 000 personnes ont été tuées dans une guerre au début des années 1990 qui a laissé les Arméniens de souche contrôler la région séparatiste et sept districts adjacents de l’Azerbaïdjan proprement dit.
Les deux parties se sont livrées une autre guerre en 2020, qui a duré six semaines et fait des milliers de morts des deux côtés avant un cessez-le-feu négocié par la Russie, à la suite duquel les Arméniens ont perdu le contrôle de certaines parties de la région et des districts adjacents.
Vardanyan a déclaré qu’après la guerre, « de nombreux habitants de l’Artsakh (le nom arménien du Haut-Karabakh) ont commencé à avoir le sentiment d’avoir été abandonnés. »
Il s’est alors installé dans le Haut-Karabakh, a transféré tous ses actifs en Russie vers son fonds familial, et est ensuite devenu ministre d’État de facto, un équivalent de premier ministre dans le Haut-Karabakh.
M. Vardanyan, 54 ans, est né à Erevan. Il est l’ancien directeur général et actionnaire de la banque d’investissement Troika Dialog, rachetée par Sberbank en 2011.
L’année dernière, Forbes a estimé les actifs de Vardanyan à 1 milliard de dollars.
Depuis que la Russie a lancé son invasion non provoquée de l’Ukraine fin février, de nombreux oligarques et hommes d’affaires ont quitté la Russie sur fond de sanctions occidentales visant certains magnats russes proches du Kremlin en raison de son agression contre l’Ukraine.
