Un dirigeant de l’opposition arménienne a salué vendredi les dernières remarques du Premier ministre Nikol Pachinian sur le Haut-Karabagh, tout en contestant l’affirmation selon laquelle l’Arménie est devenue une démocratie à part entière depuis la Révolution de velours de l’année dernière.
«Bien sûr, il y avait beaucoup de points intéressants et bons», a dit Gevorg Gorgisian du parti Lumineuse Arménie (LHK), commentant le discours de Pav=chinian prononcé devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) jeudi. « En particulier, en ce qui concerne la question du Karabagh, des droits de l’homme, de la résolution du conflit et de la paix. »
«Mais il y avait aussi des défauts tels que les affirmations de Pachinian sur l’établissement de la démocratie, le miracle économique, les réformes qui ne font que commencer, un processus où nous voyons de nombreuses lacunes», a nuancé Gorgisian au service arménien de RFE / RL (Azatuyun.am) .
«L’Arménie est aujourd’hui sans équivoque un pays démocratique doté d’une liberté absolue d’expression et de réunion», a assuré Pachinian lors de ce discours. Il a déclaré que son gouvernement avait éliminé la « corruption systémique », brisé les monopoles économiques et créé des « conditions préalables à l’égalité de tous devant la loi » depuis son entrée en fonction il y a moins d’un an.
Gorgisian a répliqué que les libertés civiles citées par Pachinian sont nécessaires mais pas suffisantes pour un système politique démocratique qui, selon lui, nécessite également un système efficace de freins et contrepoids. Il a précisé que le Premier ministre était réticent à limiter les pouvoirs exécutifs étendus hérités de l’ancien dirigeant du pays, Serge Sarkissian.
Sergey Bagratian, un haut député représentant le Parti Arménie Prospère (BHK), dans l’opposition, a également salué certaines parties du discours de Pachinian sur le conflit du Karabagh. En particulier, a t-il souligné, Pachinian a eu raison de plaider en faveur de la reconnaissance internationale du droit des Arméniens du Karabagh à l’autodétermination.
Tout en soulignant l’importance de son « dialogue constructif et positif » avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, le Premier ministre arménien a appelé à des contacts directs entre les deux sociétés. Il a reproché à l’APCE de n’avoir « porté aucune attention au soutien des organisations non gouvernementales opérant dans le Haut-Karabagh ».
Pachinian a également critiqué les résolutions pro-azerbaïdjanaises sur le Karabagh adoptées par l’APCE dans le passé. Il a affirmé que l’une de ces résolutions « était devenue un prélude » aux opérations militaires offensives lancées par l’Azerbaïdjan en avril 2016.
