Le PIB de l’Arménie devrait diminuer de 1,5% cette année alors que l’économie mondiale entre dans une grave récession résultant de la pandémie de coronavirus, a annoncé hier le Fonds monétaire international.
Dans ses dernières perspectives de l’économie mondiale, le FMI a prévu la pire crise économique mondiale depuis la Grande Dépression des années 1930. L’économie mondiale devrait se contracter de 3% avant de rebondir en 2021, a-t-il annoncé.
Le fonds a averti qu’il s’agit d’un «scénario de référence» qui suppose que la pandémie s’atténuera au second semestre de 2020. «Mais la pandémie pourrait s’avérer plus persistante que prévu par ce scénario de référence», a-t-il nuancé.
L’économie arménienne a augmenté de 7,6% l’année dernière et a continué de croître vigoureusement au cours des deux premiers mois de cette année. Cependant, la situation a radicalement changé le mois dernier, le gouvernement arménien ayant pris des mesures inédites pour lutter contre le coronavirus.
Le FMI prévoit que l’Arménie tombe en récession en 2020 mais devrait croître de 4,8% dès l’année prochaine. Il annonce une décroissance plus forte du PIB dans les deux autres États du Caucase du Sud, l’Azerbaïdjan et la Géorgie.
Le fonds prévoit également que l’économie russe diminuera de 5,5%, principalement en raison de l’effondrement des prix internationaux du pétrole. La Russie est le principal partenaire commercial de l’Arménie, son marché d’exportation et la source des envois de fonds de plusieurs millions de dollars des travailleurs migrants.
Dans un rapport mondial similaire publié le 9 avril, la Banque mondiale a affirmé que l’économie arménienne pourrait encore croître de 1,7% en 2020 malgré la pandémie. Mais il a averti qu’une crise sanitaire prolongée entraînerait «une stagnation du PIB ou même une contraction économique».
Le Premier ministre Nikol Pachinian a admis le 10 avril que son pays était désormais « au bord d’une récession ». « Cela semble inévitable », a-t-il concédé lors d’une vidéoconférence avec les Premiers ministres de la Russie et de trois autres anciens États soviétiques qui font partie de ‘Union économique eurasienne.
Le gouvernement de Pachinian a approuvé à la fin du mois dernier un plan de relance de grande envergure conçu pour amortir l’impact économique du coronavirus. Il comprend des paiements en espèces à une grande partie de la population, une aide financière aux entreprises et des subventions de prêt aux agriculteurs.
Dimanche, le gouvernement a décidé d’autoriser davantage de types d’activités commerciales, notamment dans la construction, la fabrication de ciment et de cigarettes, malgré la propagation continue de la maladie qui a déjà tué 16 Arméniens.
Le ministère arménien de la Santé a déclaré mardi matin que 28 personnes de plus avaient été testées positives au coronavirus au cours de la dernière journée, portant à 1 067 le total de cas de COVID-19 enregistrés dans le pays. Selon lui, près de deux fois plus de personnes se sont remises de la maladie au cours de la même période.
Le ministère a signalé un nombre quotidien similaire de nouvelles infections au cours de la semaine dernière. Le virus se propageait plus rapidement en Arménie au début du mois et à la fin mars.
En outre, les autorités sanitaires arméniennes affirment avoir plus que doublé le nombre quotidien de tests de coronavirus au cours des trois derniers jours.
« Je crois que nous avons actuellement une chance très sérieuse de briser la colonne vertébrale de l’épidémie », a assuré Pachinian en citant les derniers chiffres officiels dans un flux en direct sur Facebook.
Le Premier ministre a reconnu que la décision du gouvernement de rouvrir certains secteurs de l’économie nationale pourrait inverser la dynamique positive de «ces derniers jours». Il a de nouveau exhorté les entreprises concernées et leurs travailleurs à respecter les règles de distanciation sociale et à prendre d’autres précautions.
