Le ministre de l’Economie, Vahan Kerobian, a reconnu que le projet du gouvernement arménien, d’un montant de 1,2 million de dollars, visant à relancer un service de ferry sur la mer Noire comme voie commerciale alternative entre la Russie et l’Arménie, a été un échec.
L’essentiel du commerce de l’Arménie avec la Russie, son premier partenaire commercial, s’effectue par l’unique poste frontière russo-géorgien de Upper Lars. Une route montagneuse traversant Upper Lars est périodiquement fermée en raison de blizzards et de glissements de terrain, ce qui entraîne de lourdes pertes pour les entreprises arméniennes. Elle est également devenue de plus en plus encombrée ces dernières années.
L’année dernière, le ministère arménien de l’économie a engagé une société étrangère de fret maritime pour exploiter une nouvelle liaison par ferry entre le port géorgien de Batoumi, sur la mer Noire, et le port russe de Novorossiisk, censée constituer une alternative à l’Upper Lars. La société, C&M International, l’a lancé au cours de l’été après avoir été payée 500 millions de drams (1,2 million de dollars) par le ministère.
« Le ferry a fonctionné pendant plusieurs mois mais n’a pas suscité suffisamment d’intérêt de la part des exportateurs et des importateurs », a déclaré M. Kerobian à la presse cette semaine. « Nous n’avons pas vu les entreprises d’exportation et d’importation utiliser le ferry d’une manière qui puisse nous convaincre, nous et nos partenaires, de poursuivre le projet.
Le ministre a contredit ses propres remarques sur la question, formulées il y a moins de trois mois. « Le projet fonctionne car nous constatons un fort intérêt de la part des sociétés [commerciales] », avait-il déclaré à l’époque.
S’adressant au service arménien de RFE/RL, plusieurs dirigeants de compagnies de fret à Erevan ont déclaré que l’une des principales raisons de l’échec du service Batumi-Novorossiisk est qu’il s’agissait d’un cargo typique, plutôt que d’un véritable ferry. Cela signifie que les camions commerciaux n’ont pas pu monter à bord du navire et se rendre au port russe ou vice-versa par voie maritime, et qu’ils ont dû charger leur cargaison sur le navire.
Les échanges commerciaux entre la Russie et l’Arménie ont explosé depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Les entrepreneurs arméniens ont profité des sanctions occidentales contre Moscou pour réexporter vers la Russie des produits fabriqués en Occident. Les exportations arméniennes vers la Russie ont augmenté de 63 %, pour atteindre 2,9 milliards de dollars, entre janvier et octobre 2023, générant la moitié des recettes d’exportation globales de la nation du Caucase du Sud.
M. Kerobian a déclaré que son gouvernement souhaitait désormais « diversifier » les opérations d’exportation de l’Arménie. Mais il n’a pas précisé comment et quand il essaierait d’atteindre cet objectif.
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