Alors que la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères Maria Zakharova, appelait une nouvelle fois l’Azerbaïdjan à lever le blocus qu’il impose aux habitants arméniens du Haut-Karabagh, dont elle a souligné qu’ils ne devaient pas être les otages des désaccords avec les autorités d’Arménie, auxquelles elle décochait une nouvelle critique au passage, le gouvernement arménien de Nikol Pachinian a réitéré jeudi 22 juin ses critiques à l’encontre des soldats de la paix russes en les rendant en partie responsables des échanges de tirs survenus la semaine dernière aux abords du checkpoint aménagé illégalement par l’armée de Bakou à l’entrée du corridor de Latchine, unique axe reliant le Karabagh à l’Arménie. Balayant du revers de la main les explications de Moscou, le gouvernement arménien a soutenu que les gardes frontières arméniens avaient ouvert le feu le 15 juin à seules fins de stopper la progression de soldats azerbaïdjanais positionnés dans le checkpoint controversé sur le territoire souverain de l’Arménie où ils ont tenté de déployer le drapeau azerbaïdjanais. Bakou n’a cessé d’affirmer pour sa part que ses soldats n’auraient pas pénétré en territoire arménien. Les images vidéo de l’incident laissent supposer sur les soldats azerbaïdjanais étaient escortés par les soldats russes de paix dans cette opération qui les a vus emprunter le pont enjambant la rivière Hakari avec le drapeau qu’ils avaient pour mission de hisser sur l’autre rive. Le ministère arménien des affaires étrangères avait convoqué l’ambassadeur russe à Erevan au lendemain même de l’incident pour exprimer le “vif mécontentement ” concernant les actions des soldats de la paix russes. Maria Zakharova a défendu une nouvelle fois mercredi l’action du contingent russe de paix déployé dans la région en vertu de l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020 qui mit fin à six semaines de guerre au Karabagh, et rejeté les critiques arméniennes désignées comme “absolument infondées”. Elle a indiqué que l’incident résultait de l’ “absence d’une délimitation de la frontière arméno-azérie ”. Le ministère arménien des affaires étrangères à son tour à récusé l’argument, en accusant Zakharova de se faire l’écho des arguments régulièrement invoqués par Bakou pour justifier ses “actions agressives contre les frontières de l’Arménie ”. “On ne sait pas clairement pourquoi les soldats de la paix russes ont participé à cette opération azerbaïdjanaise étant donné que tant le but que la scène même de cette opération outrepassaient clairement le champ de la mission des soldats de la paix et leur zone de responsabilité”, a indiqué la porte-parole du ministère arménien, Ani Badalian, dans des commentaires écrits. Badalian a précisé que le pont de Hakari marque la frontière arméno-azérie dans cette zone. Au lieu de “chercher des excuses”, Moscou devrait aider les parties en conflit à se mettre en pleine conformité avec les termes de l’accord négocié par la Russie qui a mis fin à la guerre de 2020 au Haut-Karabagh, a ajouté la responsable arménienne. L’accord de cessez-le-feu trilatéral théoriquement toujours en vigueur place l’unique axe reliant le Karabagh à l’Arménie et au reste du monde sous le contrôle du contingent de forces de paix russes et impose à l’ Azerbaïdjan de garantir le libre passage sur cet axe. Mais en violations des termes de cet accord, l’Azerbaïdjan bloque depuis le 12 décembre le trafic commercial, et a durci ce blocus fin avril en installant à l’entrée de cet axe un checkpoint que la partie arménienne a dénoncé comme une violation manifeste de cet accord. Aussitôt après l’incident du 15 juin, Bakou a franchi un nouveau palier dans le blocus du Karabagh en interdisant le transport humanitaire et l’évacuation de patients depuis le Karabagh vers l’Arménie, aggravant de ce fait la crise humanitaire dans le territoire arménien. Zakharova a appelé à la levée de ce blocus, en faisant valoir que Bakou ne devrait pas “faire de la population du Karabagh l’otage de désaccords politiques avec Erevan ”. Nikol Pachinian et d’autres responsables arméniens ont régulièrement accusé les Russes de ne pas déployer assez d’efforts pour obtenir la levée du blocus sur cet axe vital pour le Karabagh. De la même manière, ils reprochent à la Russie son manque se soutien dans le conflit qui oppose l’Arménie à l’Azerbaïdjan.
Le gouvernement arménien réitère ses critiques visant la force de paix russe au Karabagh
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