Le gouvernement d’Erdogan critiqué de toutes parts après les attentats kurdes

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Pas assez répressif à l’égard des Kurdes ou, au contraire, pas assez conciliant avec eux, le gouvernement turc était doublement sous le feu de la critique la semaine dernière, après un week-end sanglant au cours duquel huit soldats, un policier et un passant ont été tués dans des attaques attribuées aux rebelles kurdes.

Les premières pages des quotidiens débordaient lundi de photos des proches, en larmes, des soldats tués dans le sud-est du pays par des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste interdite.

Leurs funérailles ont donné lieu à des manifestations de colère contre le gouvernement, et notamment contre les ministres présents à ces cérémonies.

« Envoyez des soldats au mont Qandil, pas au Liban », titrait le quotidien populaire Sabah, reprenant le cri du père d’un des soldats tués, une allusion au vote qui doit intervenir prochainement au parlement et décider de l’envoi au Liban de militaires turcs dans le cadre de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).

Le mont Qandil, dans le nord de l’Irak voisin, constitue depuis des années un refuge pour le PKK, mais les Etats-Unis ont fortement déconseillé à Ankara de lancer des opérations dans cette zone.

« Le Premier ministre (Recep Tayyip) Erdogan, qui affirme que nous disposons d’une puissante armée capable d’entreprendre n’importe quelle mission, devrait d’abord penser à assurer la sécurité de son propre pays », écrivait le quotidien populaire Vatan.

Le PKK, classé parmi les mouvements terroristes par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne, a accru ses actions violentes, en particulier cet été, après avoir mis fin en juin 2004 au cessez-le-feu unilatéral qu’il avait observé pendant cinq ans.

Les attaques de ce week-end font suite à deux attentats, la semaine dernière, dans deux sites balnéaires des bords de la Méditerranée, qui ont entraîné la mort de trois personnes et en ont blessé 40, dont 10 touristes britanniques.

Le PKK a pris les armes en 1984 pour obtenir l’indépendance de la région du sud-est à majorité kurde. Ce conflit a déjà coûté la vie à 37.000 personnes.

La violence est toutefois nettement moindre que dans les années 90, quand l’armée vidait et rasait des centaines de villages dont les habitants étaient accusés d’aider les rebelles. Ces opérations avaient alors provoqué de vives protestations à l’étranger en raison des nombreuses atteintes aux droits de l’homme commises par l’armée.

Désormais désireuse de rejoindre l’Union européenne et d’apparaître sous un jour plus démocratique, la Turquie a entrepris des réformes visant à accroître les libertés des Kurdes dans le domaine culturel.

« Ces réformes ont réduit les capacités de propagande et de recrutement de nouveaux militants du PKK et l’ont amené à augmenter ses actions violentes pour démontrer qu’il n’est pas à l’agonie », estime Ihsan Bal, spécialiste du PKK à l’Institut international d’études stratégiques, basé à Ankara.

« La Turquie est maintenant à la croisée des chemins: soit elle opte pour la force pure et dure, soit elle adopte de simples mesures de sécurité tout en poursuivant ses efforts en vue de la démocratisation », a-t-il précisé.

Pour sa part, Orhan Miroglu, un responsable de la principale formation politique kurde, le Parti pour une société démocratique, a pressé Ankara d’accorder une amnistie générale aux membres du PKK afin de les encourager à rendre les armes.

« Il n’y a jamais eu une proposition sérieuse du gouvernement pour mettre un terme à la violence (…), le problème n’est pas seulement la violence du PKK ces derniers jours, mais la violence des deux côtés depuis 22 ans », a-t-il ajouté, en appelant à une extension des droits politiques des Kurdes.

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Author: raffi

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