L’ex-chef de l’Etat grec, Costis Stéphanopoulos, a jeté un pavé dans la mare en appelant à une refonte en profondeur du dossier gréco-turc pour « sortir de l’impasse actuelle », plongeant lundi 29 mai le gouvernement dans l’embarras.
Réagissant à la collision mardi entre deux avions de chasse grec et turc, M. Stéphanopoulos a appelé Athènes à oeuvrer pour renvoyer devant la Cour internationale de justice de La Haye l’ensemble de ses différends avec la Turquie.
S’exprimant dans un article dimanche, ce conservateur, en fonction de 1995 à 2005, a cité la question « des eaux territoriales, du plateau continental, de la démilitarisation des îles », ainsi que de la réglementation des vols turcs dans la zone d’information de vol d’Athènes (FIR), à l’origine de l’accident de mardi, qui a couté la vie au pilote grec.
Prenant le contre-pied des thèses grecques, axées sur le refus de reconnaître tout différend autre que celui portant sur le plateau continental, son intervention a d’abord été rejetée par le ministre de la Défense, Evangélos Meïmarakis.
« Notre position n’a pas changé (…) la cour de la Haye n’est pas une panacée », a déclaré le ministre lundi à la télévision publique.
Mais la ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, ne s’est pas alignée: « l’article de M. Stéphanopoulos contient (…) des points intéressants (…) ne me demandez pas de réagir de manière simpliste, sur une logique du noir et blanc », a-t-elle déclaré, sortant du bureau du Premier ministre Costas Caramanlis.
Pourtant assailli de questions lors d’un point de presse, le porte-parole du gouvernement, Evangélos Antonaros, s’est pour sa part abstenu de tout commentaire, estimant seulement que les deux ministres étaient « sur la même longueur d’onde ».