Le gouvernement envisage de libéraliser le secteur énergétique de l’Arménie dans l’espoir d’attirer des investissements à grande échelle de la part des États-Unis et d’autres entreprises étrangères, a déclaré mercredi un haut responsable d’Erevan.
« Le gouvernement a lancé un processus de libéralisation du marché de l’énergie », a déclaré le ministre des Infrastructures énergétiques Hayk Harutiunian au service arménien de RFE / RL (Azatutyun.am). « Nous avons déjà présenté un plan d’action qui garantira que le secteur de l’énergie passera à un nouveau modèle libéral d’ici 2021. »
L’ambassadeur des États-Unis en Arménie, Richard Mills, avait déclaré le mois dernier que les entreprises énergétiques américaines pourraient investir jusqu’à 8 milliards de dollars dans le secteur si les autorités d’Erevan l’ouvraient à la concurrence et éliminaient tous les obstacles aux exportations d’électricité vers la Géorgie et l’Iran voisins.
Harutiunian a rejeté les remarques selon lesquelles Mills aurait plaidé en faveur de la réduction de la forte dépendance énergétique de l’Arménie vis-à-vis de la Russie. « Je crois que l’ambassadeur a voulu souligner le processus de libéralisation du marché de l’énergie que nous avons lancé. Le marché de l’énergie est entièrement réglementé et il n’est pas soumis à la libre concurrence. »
« Le chiffre de 8 milliards de dollars est une estimation faite par notre ministère sur le potentiel commercialement viable dans le domaine de l’énergie solaire », a déclaré le responsable. « Ce potentiel peut certainement être réalisé. Mais il le sera de manière progressive et dépendra grandement des prix pratiqués à l’échelle internationale . »
« Il y a des rencontres régulières avec l’ambassadeur américain et les entreprises américaines pour trouver des formats susceptibles de développer les activités des entreprises américaines dans le secteur énergétique de l’Arménie », a-t-il ajouté.
Harutiunian a noté qu’une entreprise américaine, ContourGlobal, a déjà investi dans le plus grand complexe hydroélectrique d’Arménie il y a deux ans et cette transaction d’un montant de 250 millions de dollars a été fortement soutenue par le gouvernement américain. De plus, a-t-il dit, une entreprise italienne a commencé à construire une centrale thermique à Erevan en mars.
Le gaz naturel russe et le combustible nucléaire génèrent au moins 60% de l’électricité de l’Arménie. En outre, Gazprom exerce un monopole et est propriétaire du réseau de distribution de gaz du pays. Un autre géant de l’énergie contrôlée par le Kremlin, Inter RAO, possédait l’ensemble du réseau de l’électricité nationale arménienne avant de la vendre à un milliardaire arménien en 2015.
Et le mois dernier, le groupe RusHydro également contrôlé par le gouvernement russe a réaffirmé son intention de vendre le deuxième complexe hydroélectrique d’Arménie lui appartenant.
L’Union européenne soutient également une plus grande utilisation des énergies renouvelables en Arménie. Dans le cadre de cet effort, la délégation de l’UE à Erevan a installé deux arrêts de bus solaires à Erevan plus tôt ce mois-ci. Le chef de la délégation, Piotr Switalski, a déclaré que l’UE «contribuait ainsi à l’indépendance énergétique de l’Arménie».
Harutiunian a insisté sur le fait que Switalski ne cherchait pas à transmettre ainsi des messages géopolitiques au gouvernement arménien. « Le développement des énergies renouvelables ne doit pas être envisagé qu’à travers le prisme de la sécurité énergétique », a-t-il déclaré. « Il devrait également être envisagé en termes de réduction des prix et de mesures prises contre les changements climatiques. Je ne pense donc pas qu’il soit approprié de politiser ces déclarations. »
Le responsable a ajouté que plus de 100 petites centrales solaires opèrent déjà en Arménie.
