Le gouvernement arménien travaille sur un vaste plan pour aider les citoyens arméniens du Liban à immigrer dans leur patrie ancestrale, selon un haut fonctionnaire à Erevan.
Selon diverses estimations, entre 80 000 et 120 000 Arméniens vivent actuellement au Liban. La grande majorité d’entre eux sont des descendants de survivants du génocide arménien de 1915 en Turquie ottomane.
La communauté autrefois prospère a considérablement diminué depuis le déclenchement de la guerre civile libanaise en 1975. Nombre de ses membres restants ont également été gravement touchés par les difficultés économiques persistantes du Liban, aggravées par l’explosion du 4 août à Beyrouth. Au moins 13 Arméniens libanais figurent parmi les 181 personnes tuées par l’explosion.
Le gouvernement arménien a envoyé trois avions de secours humanitaire au Liban à la suite de l’explosion. Il a fait face à des appels croissants de l’opposition et de personnalités publiques en Arménie pour faciliter le «rapatriement» des Arméniens libanais.
Zareh Sinanyan, le haut-commissaire du gouvernement pour les affaires de la diaspora, a déclaré lundi que son bureau travaillait déjà sur un «paquet» de mesures gouvernementales.
«Nous mettons en place un programme social, économique, éducatif et sanitaire pour les personnes qui ne veulent pas rester au Liban, qui envisagent d’émigrer et qui aimeraient venir en Arménie», a annoncé Sinanyan.
«Nous voulons les amener en Arménie, a-t-il ajouté. Nous ne voulons pas qu’ils déménagent dans un autre pays. J’espère que nos compatriotes seront un peu patients. Je pense que ce sera bientôt prêt. »
Sinanyan faisait partie de plusieurs responsables arméniens qui se sont envolés pour Beyrouth le 9 août à bord d’un avion transportant des médicaments, de la nourriture et d’autres fournitures de secours. Ils ont rencontré des responsables libanais et des dirigeants de la communauté arménienne locale.
Selon le bureau de Sinanyan, pas moins de 25 000 résidents du Liban ont déjà un passeport arménien ou un permis de séjour. Plus de 100 d’entre eux ont été transportés par avion à Erevan quelques jours seulement après l’explosion de Beyrouth.
Sinanyan a déclaré avant son voyage au Liban que de nombreux autres membres de la communauté souhaitent déménager en Arménie «à moyen ou long terme». «Ils ne peuvent pas faire cela maintenant parce qu’ils veulent résoudre les problèmes liés à leurs propriétés affectées par l’explosion», a-t-il expliqué.
Des milliers d’Arméniens de souche de la Syrie voisine du Liban ont fui en Arménie pendant le conflit sanglant dans l’État arabe. Beaucoup d’entre eux ont eu du mal à trouver des emplois décents dans un pays qui souffre depuis longtemps d’un chômage élevé.
Sinanyan a évoqué les «ressources limitées» de l’Arménie lorsqu’il a commenté une possible immigration massive d’Arméniens libanais le 14 août.
«Nous aurions beaucoup aimé offrir à tous les immigrants un logement gratuit, du travail et les meilleurs conditions économiques, sociales et sanitaires», a affirmé le responsable lors d’une conférence de presse. «Mais l’Arménie, ce n’est ni les États-Unis ni la Suisse. Quoi qu’il en soit, nous sommes prêts à faire de notre mieux.
