L’histoire est belle, comme un conte enchanté, écrite et composée par des femmes et des hommes tombés amoureux d’un pays lointain situé entre l’Orient et l’Occident.
Alors, pour braver les distances et rapprocher leurs cœurs vers l’Arménie bien aimée, ils se sont jumelés avec la ville de Gyumri et lui ont offert un bout de leur terre pour y ériger un Khatchkar.
A présent ce cadeau de la ville de Gyumri, et fièrement dressé dans le parc Jean Rameau. Ce monolithe en pierre de tuf ocre, sculpté par le maître Seryozha Mkrtchyan, symbolise aujourd’hui leur union et donne racine à l’Arménie en terre Montoise.
Situé dans les Landes, pays du rugby et d’une riche gastronomie, solidement encré dans sa terre gasconne comme son légendaire héros D’Artagnan, Mont de Marsan reste fidèle à ses valeurs de générosité et de solidarité, qui sont portées par des êtres vertueux ouverts au monde.
Baptisé symboliquement « Mont de Marsian » pour la durée de la quinzaine arménienne du festival YERAZ, la ville a offert du 21 mars au 3 avril 2022 le meilleur de la culture arménienne grâce aux talents des invités et à la qualité exceptionnelle de la programmation.
Monte Marsan et ses environs drapés des couleurs arméniennes ont célébrés l’Arménie et son Histoire multiséculaire lors de ce festival qui restera « Là » référence en matière de réalisation.
Cette communion rare entre deux cultures est le fruit du travail acharné d’Antoine Gariel, directeur du théâtre de Gascogne entouré de ses nombreux collaborateurs, de Charles Dayot, maire de Mont de Marsan, de Simon Abkarian, acteur et parrain du festival, des artistes qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes et du très large public qui s’est déplacé en masse pour assister aux multiples événements.
L’INAUGURATION DU KHATCHKAR
Ce 2 avril 2022 une délégation officielle conduite par Arthur Papikyan, représentant le maire de Gyumri Vardges Samsonyan, était reçue par le maire de Mont de Marsan Charles Dayot pour signer une convention d’amitié et de jumelage entre les deux villes et participer à la cérémonie d’inauguration d’un Khatchkar.
L’événement avait mobilisé les Montois venus très nombreux prendre place dans le parc Jean Rameau, pour accueillir les invités accompagnés joyeusement par la fanfare des élèves du Conservatoire des Landes.
Son Excellence Hasmik Tolmajian, Ambassadrice de la République d’Arménie en France, était présente au premier rang pour partager cet événement avec Mgr Souchu, évêque du Diocèse des Landes, ainsi que de nombreux élus Montois.
Gilbert-Luc Devinaz, sénateur du Rhône et président du groupe interparlementaire d’amitié France-Arménie, Georges Kévork Képénekian, ancien maire de Lyon et médecin, ainsi que Michel Marian, maître de conférence, étaient également présents dans l’assistance.
Avant le début de la cérémonie, l’ensemble Chorian dirigé par Serge Malagian et le Chœur de Marsan réunis, interprétaient « Pour toi Arménie » de Charles Aznavour en guise d’amitié à leur nouvelle ville sœur.
« CE KHATCHKAR SYMBOLISE NOS LIENS D’AMITIÉ ET DE FRATERNITÉ »Ch.Dayot
Avec une émotion perceptible et beaucoup de solennité, Charles Dayot, a ouvert la cérémonie en saluant chaleureusement la présence de S.E Hasmik Tolmajian.
Dans un ordre protocolaire il a également salué les différentes personnalités et le public réuni.
Devant le pupitre, le maire s’est félicité du succès du festival YERAZ en rappelant combien l’Arménie, pays plurimillénaire, était proche de la France en partageant 15 siècles de relations fortes et amicales.
Il s’est engagé avec responsabilité à honorer et cultiver dans le temps cette relation fraternelle en rendant hommage à la jeune association « Yeraz Gascogne » fondée dans l’élan du festival pour rassembler les membres de la petite communauté arménienne gasconne, majoritairement originaire de Gyumri.
« CHAQUE 24 AVRIL, LES MONTOIS SE RÉUNIRONT DEVANT NOTRE KHATCHKAR » Ch.Dayot
Avant de céder la parole à Arthur Papikyan, Charles Dayot a déclaré : « YERAZ ne prendra pas fin demain, notre rêve arménien va continuer à s’écrire avec vous ».
Assisté d’une interprète, Arthur Papikyan s’est exprimé en arménien pour dire combien Guymri était honoré de ce jumelage et des coopérations futures qui seront mises en œuvre entre les deux villes.
Il a bien évidemment salué l’amitié qui unie la France et l’Arménie.
S.E Hasmik Tolmajian qui effectuait sa seconde visite à Mont de Marsan, a également évoqué les liens historiques et d’amitiés fortes entre les deux pays.
Elle a chaleureusement salué le maire, la collectivité dans son ensemble et les Montois pour leur geste fraternel.
« SHAD SIRELI GYUMRETSI PAREGAMNERS » A.Gariel
« Chers amis de Gyumri »; c’est par ces mots forts prononcés en arménien que Antoine Gariel a pris la parole après avoir salué les personnalités en grades et qualités.
Véritable OVNI, phénomène rare dans la constellation des amis de l’Arménie, Antoine restera une étoile précieuse dans le cœur des arméniens.
Créateur du festival YERAZ, homme de culture tombé amoureux de l’Arménie, Antoine Gariel a une nouvelle fois émue le public dans son discours emprunt d’admiration et d’amour pour ce peuple.
Devant le Khatchkar, les yeux noyés d’émotion, Antoine a déclamé des vers de W. Saroyan en rendant hommage aux arméniens.
« Unir toute une ville avec tout un pays éloigné géographiquement à travers un festival qui célèbre l’art, la beauté et la mémoire est probablement l’une des plus grandes joies qui m’ait été donnée de vivre. » a-t-il déclaré.
Avec force, il a interpellé ceux qui, sur les bords du Bosphore ou de la Caspienne, s’acharnent encore à effacer la trace des enfants d’Ourartou.
« A ceux qui ont détruit les tombes du cimetière de Joulfa et les églises d’Artsakh, sachez désormais que lorsque vous direz «qui se souvient des arméniens ? » des voix s’élèveront à Mont de Marsan pour proclamer sans hésitation : Nous ! Les arméniens sont nos frères ! »
« MENK ! HAYERE MER YERGHPAYRNERN EN » A. Gariel
Le public s’est recueilli sous les hymnes interprétés par les musiciens du Conservatoire des Landes, avant de partager des moments d’amitiés autour d’un grand buffet dînatoire.
Dans un registre personnel, et après avoir rêvé les yeux ouverts en immersion quelques jours dans ce festival YERAZ, je t’adresse cher Antoine, toi qui cultive avec goût l’art du « Rabiz » ainsi qu’à tous les Montois un immense « MERCI ! CHENOGHAGALOUTIOUN ! »
Texte et photos: Alain Sarkissian