Le secrétaire general du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland, a salué la “transition démocratique” opérée en Arménie en 2018 et l’“agenda de réformes” adopté par le nouveau gouvernement du pays, à l’issue d’une rencontre avec le premier ministre arménien Nikol Pachinian à Strasbourg jeudi 11 avril. “Je voudrai féliciter le premier ministre pour la rapidité avec laquelle, lui et son gouvernement, mettent en place les réformes, particulièrement dans le domaine judiciaire”, a déclaré notamment T. Jagland lors d’une conference de presse aux côtés de N.Pachinian. “Je puis vous réaffirmer que vous restez un partenaire important”, a-t-il poursuivi, en ajoutant : “Il est indéniable que l’Arménie est un pays européen ancré dans l’histoire et les valeurs européennes”. T.Jagland a aussi souligné l’importance des partis d’opposition et des media pour la democratisation de l’Arménie, un rappel qui intervient sur fond de polémique provoquée dans le pays par les mesures annoncées par Pachinian contre les fake new et aussi de rappels à l’ordre de l’ONU et de l’UE après l’intervention inopinée d’une transexuelle defendant les droits de la communauté LGBTI dans un Parlement largement dominé par les partisans de Pachinian. “C’est aussi le seul moyen de combattre la corruption car si vous ne disposez pas du contrôle et équilibre fournis par le Parlement, une justice indépendante et des media indépendants, alors la corruption restera”, a-t-il ajouté. Le Conseil de l’Europe et son Assemblée parlementaire (APCE) en particulier avaient exprimé leur soutien à la transition politique pacifique qui avait suivi la “Révolution de velours” au printemps dernier en Arménie.
Comme d’autres observateurs occidentaux, ceux de l’APCE avaient de la même manière salué le caractère démocratique des législatives anticipées du 9 décembre 2019. Dans un discours prononcé peu après le même jour dans l’enceinte de l’APCE, Pachinian a fait un long récit du mouvement de protestation dont il avait pris la tête en Arménie et qui poussa à la demission l’ancien président Serge Sarkissian, qu’il a remplacé depuis. Il a affirmé à cette occasion avoir mis fin au “système oligarchique et corrompu qui était en place en Arménie pendant des années”. “Des changements importants et reels sont en cours en Arménie”, a déclaré notamment N.Pachinian en ajoutant : “Nous avons réussi à éradiquer la corruption systémique, à éliminer la structure monopolistique de l’économie, et à créer les conditions réelles d’une égalité de tous devant la loi”. “L’Arménie est aujourd’hui un pays indéniablement démocratique, avec une liberté totale d’expression et d’assemblée”, a ajouté Pachinian qui n’a pas manqué d’évoquer aussi le conflit du Haut-Karabagh, et plus particulièrement, son “dialogue constructif et positif” avec le president azerbaïdjanais Ilham Aliyev. “Mais je suis convaincu qu’un simple dialogue entre les leaders ne suffira pas à régler la question”, a poursuivi le leader arménien, en soulignant la nécessité d’”engager aussi un dialogue entre les sociétés, de telle sorte que nous préparions nos sociétés respectives à la paix et non plus à la guerre”. N.Pachinian en a profité pour critiquer les resolutions favorable à Bakou que l’APCE avait trop souvent adoptees par le passé, sous l’effet de la “diplomatie du caviar”. Il a accusé l’une de ces resolutions d’avoir “été le prélude” aux operations militaires lancées par les forces azéries début avril 2016, cette “guerre des 4 jours” dont on marque le 3e anniversaire à Erevan et à Stepanakert.
