Une commission parlementaire arménienne chargée d’enquêter sur la guerre de 2020 au Haut-Karabakh a invité le dernier président de la région, Samvel Shahramanian, à témoigner devant ses membres, a déclaré le chef de l’organe ad hoc au service arménien de RFE/RL.
Andranik Kocharian a déclaré qu’ils attendaient maintenant la réponse de Shahramanian à l’invitation.
« Nous avons envoyé la lettre d’invitation au siège de la représentation de l’Artsakh [Haut-Karabakh – ndlr] il y a peu de temps et nous l’attendons à la commission », a-t-il déclaré.
À la fin de la semaine dernière, M. Kocharian a déclaré que la commission parlementaire chargée d’enquêter sur les circonstances de la guerre de 44 jours avait l’intention d’inviter l’ancien président du Haut-Karabakh, Arayik Harutiunian, qui se trouve actuellement dans une prison de Bakou après avoir été arrêté par les autorités azerbaïdjanaises en octobre, quelque deux semaines après une offensive éclair d’une journée menée par les forces azerbaïdjanaises, qui a provoqué l’exode de la quasi-totalité des Arméniens du Haut-Karabakh.
Il a déclaré que la commission avait également l’intention d’inviter Jalal Harutiunian (sans lien de parenté avec l’ancien dirigeant du Haut-Karabakh) qui a dirigé l’armée de défense du Karabakh pendant la majeure partie de la guerre de 2020, mais ce dernier fait actuellement l’objet de poursuites pénales dans le cadre d’une enquête liée à la guerre, ce qui, selon M. Kocharian, constitue un obstacle à sa comparution devant la commission.
M. Kocharian a déclaré qu’à la place, ils ont décidé d’obtenir des réponses à un certain nombre de questions de la part du dernier président du Haut-Karabakh, M. Shahramanian, qui a été élu par le parlement de la région le 9 septembre, dix jours seulement avant la dernière opération militaire de l’Azerbaïdjan.
Le 28 septembre, M. Shahramanian a signé un décret dissolvant la « République du Haut-Karabakh » à compter du 1er janvier 2024, ce qu’il a laissé entendre par la suite, sous la pression de l’Azerbaïdjan, pour permettre à la population locale d’origine arménienne de s’enfuir en toute sécurité vers l’Arménie.
« Naturellement, nous aimerions que M. Shahramanian réponde aux questions relatives aux allégations de haute trahison, à l’existence de saboteurs et aux informations disponibles avant le début de la guerre », a déclaré le chef de la commission.
Pendant la guerre de 2020, M. Shahramanian, qui a le grade de général de division, a été ministre du gouvernement du Haut-Karabakh chargé de l’éducation militaire et patriotique, de la jeunesse, des sports et du tourisme. Auparavant, il a été pendant trois ans directeur du service de sécurité nationale du Haut-Karabakh.
