Ces derniers mois, les médias américains ont publié plusieurs articles sur les déclarations controversées, les voyages à l’étranger et les activités de collecte de fonds du maire de New York, Eric Adams.
Avant de devenir maire le 1er janvier 2022, le Daily News (NY) a publié un article le 6 février 2021 avec le titre suivant : « Le candidat à la mairie de NYC, Eric Adams, a accepté des voyages à l’étranger dans des pays ayant un passé de corruption ». Le journal rapporte que « le président de l’arrondissement de Brooklyn, Eric Adams, a accepté des milliers de dollars en voyages et autres avantages de la part de la Chine, de la Turquie et de l’Azerbaïdjan, trois pays ayant un passé bien documenté de suppression de leurs citoyens. »
Adams a reconnu qu’il s’était rendu huit fois en Turquie. En août 2015, le gouvernement turc a payé des milliers de dollars pour qu’Adams, alors président de l’arrondissement de Brooklyn, se rende en Turquie pendant six jours, où il a signé un accord de jumelage avec le district d’Üsküdar d’Istanbul. Le consulat turc a payé jusqu’à 4 999 dollars pour son billet d’avion, son séjour à l’hôtel et son transport terrestre, selon la déclaration d’Adams auprès du Conseil des conflits d’intérêts (COIB) de la ville. Une entité appelée World Tourism Foundation, qui a accueilli Adams à Antalya, en Turquie, a été répertoriée comme ayant payé jusqu’à 4 999 dollars pour les frais de voyage, a révélé le Daily News.
En 2016, « le ministère du tourisme de l’Azerbaïdjan a payé jusqu’à 4 999 dollars pour qu’Adams visite sa capitale Bakou pendant quatre jours, selon la divulgation du COIB du président de l’arrondissement », a rapporté le Daily News. « Je suis honoré de venir dans notre ville jumelle en Azerbaïdjan », a déclaré M. Adams dans un communiqué.
Le New York City News Service a révélé que, selon les dossiers de financement de la campagne, « les dons de personnes affiliées à des organisations dans les communautés d’immigrants qu’il a courtisées avec ces voyages sont ensuite allés à la campagne de la mairie d’Adams. »
En mars 2018, juste après avoir formé son comité de campagne pour la mairie, « Adams a assisté à une fête célébrant Nowruz, le nouvel an perse, au restaurant Baku Palace à Sheepshead Bay [NY] », selon le NY City News Service. Adams a déclaré à la foule enthousiaste d’Azéris : « Après avoir pris ma retraite du gouvernement, je vais vivre à Bakou ». Il a reçu 7 000 dollars de contributions pour sa campagne.
En juillet 2018, Adams a organisé une collecte de fonds au restaurant turc Ali Baba, à Manhattan, et a récolté 16 000 dollars. L’homme d’affaires turc Murat Guzel a donné 5 000 $ à Adams le 12 juillet 2018, et 5 100 $ supplémentaires le mois suivant. Cependant, la campagne d’Adams a dû restituer 8 100 $ à Guzel, car il avait dépassé la limite de 2 000 $ pour les dons à la campagne. Toujours en juillet, Behram Turan, président du conseil d’administration de la Fondation Turken, a fait un don de 3 000 dollars à Adams, selon NY City News Service.
L’agence turque Anadolu a cité les propos de M. Adams : « La Turquie a joué un rôle majeur dans la formation de l’humanité… Je suis un ami du peuple turc ».
Parmi les amis les plus proches du maire Adams figure le restaurateur arménien Zhan « Johnny » Petrosyants, qui a un passé mouvementé. Politico rapporte qu’il « a été inculpé dans une affaire de blanchiment d’argent devant un tribunal fédéral il y a huit ans. Lui et son frère jumeau, Robert, ont été inculpés de 11 chefs d’accusation pour avoir pris part à un système d’encaissement de chèques impliquant des sociétés de facturation médicale. Johnny Petrosyants a plaidé coupable pour l’un de ces chefs d’accusation et a été condamné à une mise à l’épreuve et à des travaux d’intérêt général, tandis que son frère a été condamné à six mois de prison fédérale. Avec un autre prévenu, ils ont dû renoncer à près de 700 000 dollars ». Les frères Petrosyants et le maire Adams sont souvent vus ensemble dans des clubs privés et des restaurants.
Le New York Times a publié le 22 août 2022 un long article avec le titre : « Eric Adams After Dark : une table privée et des amis ternis ». Le journal rapporte que le maire a passé au moins 14 soirées en juin au restaurant haut de gamme de Manhattan, La Baia, géré par les frères Petrosyants. Adams y passe généralement trois à quatre heures par soir et repart bien après la fermeture. Le NY Times a écrit que si le maire ne payait pas ses repas, il violerait les lois d’éthique de la ville. En outre, « se voir accorder l’accès à des clubs privés sans payer de cotisation risque d’enfreindre les règles d’éthique, a déclaré [Richard] Briffault, l’ancien président du Conseil des conflits d’intérêts. »
La licence d’alcool du restaurant La Baia est au nom de Marianna Shahmuradyan qui a plusieurs enfants avec Robert Petrosyants, selon le NY Times. En avril 2018, Shahmuradyan a contribué à hauteur de 5000 dollars à la campagne d’Adams, dont 3000 dollars lui ont été retournés pour avoir dépassé la limite de 2000 dollars de dons.
Une autre des connexions arméniennes du maire est Ronn Torossian qui possède une société de relations publiques à Manhattan. C’est un personnage controversé qui a fait du lobbying pour le gouvernement de la Turquie, comme je l’ai signalé en 2017.
Le Daily Beast a publié un article sur Torossian sous le titre : « Pourquoi le maire de NYC Eric Adams est-il collé à ce gourou des relations publiques ‘toxique’ ? ». Il était décrit comme « un cadre de relations publiques agressif » qui « est bien connu pour ses tactiques de combat de rue. » Il a organisé la somptueuse fête de la victoire du maire le soir de l’élection dans un club privé réservé aux membres, où le maire Adams a fait la fête à plusieurs reprises en tant qu’invité personnel de Torossian. Le maire et Torossian ont été présentés par Zhan Petrosyants, selon le Daily Beast. « Sept anciens membres du personnel, qui ont parlé au Daily Beast sous couvert d’anonymat par crainte de représailles de la part de Torossian, l’ont décrit comme une personne ‘toxique’ dont le futur maire de New York devrait garder ses distances. »
Le NY Times a écrit que « dans sa courte période en tant que maire, Adams a parfois pataugé dans des eaux éthiques troubles. Après s’être engagé à payer lui-même son voyage à Porto Rico, il a reconnu avoir utilisé le jet privé d’un entrepreneur. Il a ensuite déclaré qu’il avait payé son siège, mais n’a pas fourni de justificatifs. » De plus, « la commission des conflits d’intérêts a décidé qu’Adams ne pouvait pas donner à son frère Bernard un poste de 210 000 dollars comme chef de la sécurité du maire. Bernard Adams a alors été redirigé vers un rôle de conseiller avec un salaire d’un dollar. »
Avec ses multiples affaires « troubles », il reste à voir si le maire Adams pourra terminer son mandat et réaliser son rêve de prendre sa retraite à Bakou !
Harut Sassounian
Editeur, The California Courier
www.TheCaliforniaCourier.com
