le mécène Kavala réclame sa libération après une décision favorable de la CEDH

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Silivri (Turquie), 24 déc 2019 (AFP) – Un tribunal turc a décidé mardi de
maintenir en détention provisoire l’homme d’affaires et philanthrope Osman
Kavala, incarcéré depuis deux ans, passant outre une demande de la Cour
européenne des droits de l’Homme (CEDH) de le libérer.
A l’issue d’une nouvelle audience qui s’est tenue à Silivri en lisière
d’Istanbul, le tribunal a rejeté une nouvelle demande de M. Kavala d’être
remis en liberté et ajourné le procès au 28 janvier, selon une correspondante
de l’AFP sur place.
Des soutiens de M. Kavala présents au tribunal l’ont applaudi alors qu’il
se faisait escorter hors de la salle d’audience et il les a salués d’un geste
de la main.
L’audience de mardi était la première à se tenir depuis que la CEDH a exigé
le 10 décembre la « libération immédiate » de M. Kavala, une décision restée
depuis lettre morte.
« Il est établi au-delà de (tout) doute raisonnable que les mesures » prises
à son encontre visaient à « réduire M. Kavala au silence et avec lui tous les
défenseurs des droits de l’homme », avait jugé la CEDH.
A l’ouverture de l’audience. M. Kavala a lui-même demandé sa libération en
s’adressant aux juges. « Je demande la fin de cette procédure illégale et
discriminatoire qui s’est traduite par mon incarcération depuis deux ans »,
a-t-il déclaré.
M. Kavala, une figure connue des cercles intellectuels en Europe, est
accusé avec 15 autres personnes de « tentative de renversement du gouvernement »
pour avoir soutenu un mouvement de contestation antigouvernementale en 2013
connu sous le nom de « mouvement de Gezi ».
Le philanthrope est accusé d’avoir financé ce mouvement contre l’actuel
président, Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre.
Les 16 accusés risquent la prison à vie dans cette affaire qui suscite
l’inquiétude des défenseurs des droits humains. Ceux-ci dénoncent une « chasse
aux sorcières » et assurent qu’il n’existe « pas l’ombre d’une preuve » pour
appuyer l’accusation.
« Les 657 pages de l’acte d’inculpation et les actions non violentes qu’il
énumère prouvent mon innocence plutôt que ma culpabilité », a ajouté M. Kavala.
Lundi, 9 ONG, dont Amnesty International et Reporters sans frontières
(RSF), ont appelé à la libération de M. Kavala et ses co-accusés, estimant que
leur procès « est un exemple de la punition dont use le gouvernement contre
toute dissension et fait partie d’une répression plus large de la société
civile ».
Présent à l’audience, le député européen Sergey Lagodinsky, président de la
délégation à la commission parlementaire mixte UE-Turquie, a estimé dans des
déclarations à l’AFP avant l’annonce de la décision du tribunal que la CEDH
avait envoyé « un signal très fort aux juges et au gouvernement en Turquie ».
« C’est un test important pour savoir si la justice turque peut se conformer
aux normes européennes », a-t-il ajouté.
L’incarcération de M. Kavala depuis deux ans a fait de lui le symbole de la
répression orchestrée contre la société civile en Turquie, en particulier
depuis une tentative de putsch en 2016 suivie de purges massives.

La rédaction
Author: La rédaction

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