Le mémorial d’Erévan, haut lieu chargé de symboles

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Inauguré en novembre 1967, le mémorial du génocide arménien de Dzidzernagapert (fort aux hirondelles en arménien), sur les hauteurs d’Erévan, reste près de quarante ans après sa construction, comme un passage obligé du touriste Arménien et l’un des lieux plus visités d’Arménie. Selon Lavrenti Barseghian, le directeur du Musée du mémorial de Dzidzernagapert, depuis son inauguration, le complexe du souvenir fut visité par plus de 14 millions de touristes venus de dizaines de pays de la planète. En diaspora on imagine volontiers que la construction de ce mémorial fut autorisée par Moscou, suite à la méga-manifestation qui vit dans les rues d’Erévan plus de 100 000 Arméniens réclamer la reconnaissance du génocide de 1915 et aux cris de « nos terres, nos terres ».En fait le concept du mémorial était acquis quelques mois plus tôt. Mais nous savons aujourd’hui que le dégel du système soviétique sous l’ère de Khroutchev avait permis aux dirigeants de l’Arménie d’émettre un certain nombre de revendications. Ainsi en 1964, le président du bureau politique de l’Arménie (Parti communiste), Yakov Zaropian, avait soumis l’idée de la création d’un lieu de souvenir du génocide à Erévan. La même année, une lettre signée par nombre d’intellectuels et historiens (dont le célèbre homme public et écrivain John Guiragossian) le 16 juillet, demandait à Moscou la construction d’un mémorial. Moscou donnait son feu vert puisque le 16 mars 1965, un texte officiel émis par le gouvernement de la République soviétique d’Arménie annonçait la décision des autorités arméniennes de « construire un mémorial à la mémoire des victimes arméniennes du génocide de 1915 ». Le même texte nommait la Turquie ottomane comme « l’organisatrice de ce crime ».
Après un appel d’offres, le projet de deux jeunes architectes, Arthur Tarkhanian et Machour Kalachian était retenu. Composé de douze stèles massives -du nombre des provinces historiques d’Arménie- en basalte gris inclinées cers la flamme éternelle en signe de deuil, ce mémorial de Dzidzernagapert est complété de deux flèches -Arménie et diaspora- s’élançant vers le ciel (44 mètres), symbolisant la renaissance du peuple arménien. A l’occasion du 80e anniversaire du génocide, en 1995, le complexe fut doté d’un Musée du génocide arménien, où sont exposées des photos et documents d’archive, témoignages accablants de la souffrance du peuple arménien dans l’Empire ottoman, dans les années 1915-1922.
Chaque 24 avril -jour de deuil national sur tout le territoire de la République d’Arménie et du Haut Karabagh- ce sont près d’un million de personnes qui défilent du matin jusque tard dans la nuit devant le mémorial du génocide afin de rendre un émouvant hommage -et en déposant une rose- aux 1,5 millions de victimes arméniennes de 1915.

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Author: raffi

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