l´union européenne doit accepter la turquie comme membre à part entière pour renforcer sa propre sécurité au 21e siècle, a déclaré mercredi 21 janvier, le ministre allemand des affaires étrangères joschika fischer dont la coalition social-démocrate est un soutien pour l´entrée de la turquie au sein de l´europe. jeudi 22 joschika fischer arrivait à ankara pour rencontrer les dirigeants turcs. « si nous fermons la porte à la turquie, nous paierons un prix très élevé » déclarait le ministre allemand au quotidien turc « hurriyet ». il ajoutait « pour nous, l´europe, la turquie est un partenaire stratégique. l´importance stratégique de la turquie est devenue plus manifeste encore depuis le 11 septembre 2001 (?) un pays musulman mais laïc, un modèle pour le monde islamique et que son système démocratique offre les meilleures garanties contre la dissémination du fondamentalisme islamique. la turquie a adopté une série de réformes politiques et de droits de l´homme, pour tenter de convaincre l´union européenne d´entamer les négociations d´adhésion, toujours retardées jusqu´à présent. les dirigeants européens doivent examiner les progrès et réformes en décembre et pourraient décider d´entamer des négociations qui seront néanmoins longues.». selon joschika fischer « il ne s´agit pas d´une prise de position tactique, c´est au contraire une question extrêmement importante pour nos intérêts stratégiques communs ». face à ces déclarations, les chrétiens-démocrates allemands sont généralement opposés à l´adhésion de la turquie à l´union européenne, arguant que ce pays est trop grand, trop pauvre et trop différent culturellement pour s´intégrer à l´ue. avec une population de 71 millions d´habitants, en forte croissance démographique, la turquie est plus peuplée que tous les etats membres actuels de l´ue, excepté l´allemagne. mais dans quelques années, lorsque peut-être la turquie rejoindra l´ue, sa population pourrait bien être supérieur en nombre par rapport à l´allemagne. « il y a des réserves vis-à-vis de la candidature turque, des craintes. nous devons en tenir compte. il y a des préoccupations rationnelles » a également déclaré joschika fischer à ankara. fischer y suivait de peu le président de la commission européenne romano prodi qui avait fait la semaine dernière, l´éloge des dernières réformes d´ankara. du côté allemand, le chancelier gerhard schroeder et la dirigeante des chrétiens-démocrates angela merkel ont également prévu de se rendre prochainement en turquie. krikor amirzayan
