Le ministre arménien de l’économie défend ses subordonnés arrêtés pour corruption

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Le ministre arménien de l’économie Vahan Kerobian s’est exprimé jeudi 8 février pour prendre la défense de plusieurs de ses subordonnés, qui avaient été arrêtés pour des faits de corruption qu’il a jugés sans fondement, en déplorant l’effet négatif de ces poursuites judiciaires sur le fonctionnement de son ministère et des départements qui en dépendent. Dans son intervention lors de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres à Erevan, il a aussi accusé les autorités judiciaires de “punir des personnes qui n’ont volé » aucun denier des fonds publics. Ani Ispirian, adjointe de Kerobian et plusieurs autres responsables du ministère de l’économie ont été arrêtés dans deux dossiers sur lesquels enquêtent conjointement le Comité d’enquête d’Arménie et le Service de sécurité nationale (SSM). La plupart d’entre eux, dont Ispirian, ont quitté la prison dans les quelques jours qui ont suivi leur arrestation et resteront en liberté pendant l’enquête dans l’attente de ses conclusions et du verdict du procès s’il y a lieu. Dans l’une de ces affaires, une employée du ministère est accusé d’avoir abusé de sa position en vue d’aider de permettre à certaines personnes de recevoir la somme de 238 millions de drams (590 000 $) des fonds publics dévolus à l’agriculture en violation des règlements du ministère. La responsable n’a pas été accusée de pot de vin ou d’enrichissement, comme a tenu d’ailleurs à le souligner Kerobian, qui a par ailleurs signalé que les autorités en charge de l’affaire avaient “paralysé le travail de tout le système étatique ”. “Nos départements agricoles se demandent maintenant comment ils pourront continuer à travailler et être assurés que leur travail honnête ne sera pas finalement puni ”, a-t-il déclaré en s’adressant au premier ministre Nikol Pachinian. “C’est pourquoi je crois que nous devons procéder à un changement culturel et décider si nous pouvons permettre que des personnes puissent parfois faire des erreurs. Je suis convaincu, toutefois, que dans ce cas, il s’avèrera qu’aucune erreur n’a été de fait commise ” a poursuivi le ministre. Pachinian a répondu avec ambiguïté avec ces doléances sans précédent exprimées lors d’un conseil des ministres : “De l’argent a-t-il été volé ou non du budget ? … Si c’est le cas, c’est un sujet différent. Sinon, il s’agit du type d’erreurs que vous avez mentionné ”. Les subventions gouvernementales sur l’usage desquelles ont enquêté les autorités a été débloqué depuis un fond de l’Etat destiné à aider les entrepreneurs privés à développer les vergers en Arménie. Le gouvernement a fourni quelque 100 milliards de drams (248 millions de $) au titre de cette aide financière depuis 2018. Il a décidé jeudi de prolonger de deux ans cette formule malgré l’affaire criminelle qui tendrait à la discréditer. Les autres affaires relèvent d’un appel d’offres qui avait été organisé par le ministère de l’économie et qui avait été invalidé par un tribunal l’été dernier. Des responsables du ministère ont été accusés d’avoir illégalement disqualifié une compagnie spécialisée dans les technologies de l’information, Harmonia, pour permettre à un groupe plus important, Synergy International Systems, de remporter l’appel d’offres, alors même qu’il monnayait plus cher ses services. Les enquêteurs ont aussi arrêté la semaine dernière le fondateur de Synergy, Ashot Hovanesian, et deux de ses employés, suscitant les condamnations de l’Armenian Union of Advanced Technology Enterprises (UATE). Cette association spécialisée dans le high tech a estimé “infondées” les détentions de “représentants des milieux d’affaires et autres personnes éminentes”, qui tendent à désigner l’Arménie comme un “pays à risques” pour les entrepreneurs locaux et étrangers de ce secteur d’activités innovantes dans lequel l’Arménie entend se faire une place. Mardi, 64 députés représentant le parti Contrat civil de Pachinian avaient appelé les procureurs à libérer les trois suspects placés en détention. Au nombre de ces suspects, Ani Gevorgian, qui n’est autre que la belle sœur d’ Alen Simonian, le président du Parlement arménien et figure de proue du parti du Pachinian, dont il est un proche allé. Elle était toujours en détention dans la soirée de jeudi. Certains analystes politiques pensent que Pachinian personnellement avait voulu sanctionner la jeune fonctionnaire, dans le cadre de ses efforts déployés pour convaincre une opinion devenue sceptique qu’il poursuit sans fléchir la lutte contre la corruption qui l’avait porté au pouvoir en mai 2018 à la faveur de la révolution de velours. Des spéculations aussitôt balayées par les alliés de Pachinian.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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