Le ministre de la Justice, Artak Zeynalian, a refusé mardi de commenter le blocus des tribunaux arméniens lancé lundi par le Premier ministre Nikol Pachinian.
« C’était un processus politique et je ne me précipiterai pas pour faire des évaluations pour le moment », a déclaré Zeynalian à la presse.
Quand on lui a demandé s’il aurait démissionné s’il avait désapprouvé les manifestations organisées devant les tribunaux par des partisans du gouvernement, Zeynalian a répondu: «Je ne répondrai pas à cette question. »
Pachinian a exhorté ses partisans à bloquer l’entrée de tous les palais de justice à la suite de la décision d’un tribunal d’Erevan d’ordonner la libération de son ennemi politique, à savoir l’’ancien président Robert Kotcharian. Il a dit qu’ils contribueraient ainsi à établir « le pouvoir du peuple » sur le pouvoir judiciaire, qu’il a accusé de conserver des liens étroits avec « l’ancien système corrompu ».
Les principaux groupes d’opposition arméniens ont dénoncé l’initiative de Pachinian comme étant inconstitutionnelle. Le Médiateur pour les droits de l’homme, Arman Tatoyan, et le président de l’association nationale des avocats ont également critiqué l’organisation.
Plus tard lundi, Pachinian a exigé un «contrôle» obligatoire de tous les juges. Il a dit que beaucoup d’entre eux devaient démissionner avant même le début d’un tel processus, car ils n’ont pas la confiance du public.
Un porte-parole du Conseil supérieur de la magistrature chargé de superviser les tribunaux arméniens a déclaré au service arménien de RFE / RL qu’aucun des 234 juges du pays n’a remis sa démission mardi après-midi.
Zeynalian a souligné la nécessité d’une réforme urgente du système judiciaire arménien, qui souffre depuis longtemps de la corruption et du manque d’indépendance. «Il est maintenant encore plus impératif d’introduire une justice transitionnelle car nous manquons de temps», a-t-il assuré. «Nous devons créer des tribunaux indépendants, impartiaux et, comme l’a dit Pachianian, des non-marionnettes.»
En conséquence, le ministre a exprimé son soutien de mettre en oeuvre l’idée d’un «contrôle judiciaire».
Selon Lilit Makunts, leader parlementaire de l’alliance au pouvoir Mon Pas, les députés ont déjà commencé à travailler sur un projet de loi concernant la vérification. Makunts a refusé de donner des détails, affirmant seulement que le projet de loi serait bientôt rédigé.