Paris le 25 avril 2000-Armenews-Pour la première fois depuis le déclenchement, en 1965, du mouvement visant à faire reconnaître et condamner le génocide arménien de 1915, un ministre israélien en fonction, n’a pas hésité à déclarer, à l’occasion des commémorations du 24 avril à Jérusalem, auxquelles il a d’ailleurs participé, qu’il ferait tout pour que « les enfants israéliens puissent étudier et découvrir ce que fut le génocide arménien ». C’est en tous les cas ce qu’il a déclaré au cours d’une allocution particulièrement remarquée devant un millier de manifestants dans la vieille ville. Le Mémorial Yad Vashem, dédié à l’Holocauste juif, a apporté son soutien à la proposition du ministre israélien de l’éducation. Par ailleurs, le Professeur d’Histoire de l’Université de Tel-Aviv, Yaïr Oron, n’a pas hésité à déclarer à la radio publique qu’il « était temps pour les dirigeants turcs de mettre un terme à leur silence sur le génocide et de reconnaître le crime commis par leurs prédécesseurs ». Et Yaïr Oron de poursuivre sur l’impossibilité « de faire des compromis sur le déni d’un génocide comme celui commis contre les Arméniens », avant d’ajouter qu’il ne « voyait aucune raison pour que les relations entre Israël et la Turquie puissent être affectées par l’enseignement du génocide arménien dans les écoles israéliennes ». Ce changement de ton de l’Etat hébreu à l’égard de la question du génocide arménien intervient quelques semaines après le voyage de Robert Kotcharian en Israël et le réchauffement notable des relations entre les deux pays. L’amertume du peuple arménien à l’égard de la prise de position israélienne venait essentiellement de l’incompréhension qu’il éprouvaient par la « non-reconnaissance » d’un drame de la part d’un peuple qui avait autant souffert.
