Le ministre turc des Affaires étrangères attend des mesures « plus courageuses » de la part d’Erevan
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, s’est plaint jeudi que l’Arménie reste réticente à l’idée de tenir les prochains cycles de négociations turco-arméniennes sur la normalisation des relations bilatérales à Erevan ou à Ankara.
Il a déclaré que la partie arménienne devrait devenir « plus courageuse » et cesser d’insister pour que des pays tiers soient le lieu de ces discussions.
« D’un côté, vous dites que les relations doivent être normalisées et que la frontière [turco-arménienne] doit être ouverte », a déclaré Cavusoglu à la chaîne turque NTV. « D’un autre côté, vous n’osez pas vous rencontrer en Turquie et à Erevan ».
« Si vous n’acceptez même pas de vous rencontrer dans le pays de l’autre, comment allez-vous prendre des mesures sur d’autres questions ? » a-t-il ajouté, en lançant un appel à Erevan.
Les envoyés spéciaux des deux États voisins se sont rencontrés à Moscou en janvier et à Vienne en février pour des entretiens qualifiés de productifs par les deux parties. Dans le même ordre d’idées, Cavusoglu et le ministre arménien des affaires étrangères Ararat Mirzoyan se sont rencontrés le mois dernier en marge d’un forum international sur la sécurité qui s’est tenu dans la ville turque d’Antalya.
Cavusoglu a déclaré que la prochaine réunion des émissaires se tiendrait à nouveau à Vienne. Mais il n’a pas donné de date pour cette rencontre.
Ankara lie depuis des décennies l’établissement de relations diplomatiques avec Erevan et l’ouverture de la frontière turco-arménienne à une résolution du conflit du Nagorno-Karabakh acceptable pour l’Azerbaïdjan. Cavusoglu a clairement indiqué à plusieurs reprises que son gouvernement coordonnerait les pourparlers de normalisation turco-arméniens avec Bakou.
Le chef de la diplomatie turque a souligné jeudi l’importance de la rencontre de la semaine dernière entre le Premier ministre arménien Nikol Pashinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, qui a eu lieu à Bruxelles. Il a déclaré avoir discuté du sommet organisé par l’Union européenne avec le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov.
M. Pashinian a déclaré mercredi que le dialogue turco-arménien bénéficiait d’un fort soutien international et que son gouvernement avait l’intention de le poursuivre.
