Deux hauts responsables d’une agence gouvernementale chargée de combattre les irrégularités financières dans le secteur public ont été arrêtés pour des faits de corruption qu’ils ont récusés avec véhémence. L’affaire est du plus mauvais effet pour le nouveau pouvoir arménien, qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille et a mobilisé dans cette bataille les institutions régaliennes mises en place par ses prédécesseurs accusés de corruption, au point qu’avant même d’avoir été réinvesti premier ministre en janvier de cette année, N.Pachinian se faisait fort de déclarer qu’il avait éradiqué le fléau de la corruption du pays. Le Service de sécurité nationale (SSN) a déclaré jeudi 28 février que les deux fonctionnaires impliqués auraient eu partie liée avec une compagnie privée en vue d’ “intervenir illégalement” dans ses affaires et de tirer personnellement avantage des livraisons de fournitures médicales financées par les fonds du gouvernement dans trois hôpitaux. Le communiqué du SSN précise qu’un haut responsable de la “compagnie à laquelle ils étaient liés” avait été aussi placé en détention préventive le 27 février. L’affaire est certes gênante, mais elle peut aussi se retourner à l’avantage du gouvernement, qui entend ainsi montrer sa vigilance en matière de corruption, et prouver que sa lutte contre la corruption ne se limite pas aux tenants de l’ancien régime. Les deux officiels inculpés dans cette affaire sont Samvel Adian, le responsable du département chargé de superviser les livraisons aux institutions et son principal adjoint, Gevorg Khachatrian. Tous deux ont été arrêtés le 26 février et accuses de faux et usages de faux et d’abus de pouvoirs “aux conséquences graves”.
