Ce mercredi 26 septembre, le bureau élargi du Parlement bruxellois a refusé la question orale de la Députée Viviane Teitelbaum (MR) au Secrétaire d’Etat
Emir Kir, sur la signature de la pétition niant le génocide arménien et demandant le démantèlement du monument à Ixelles suite à l’abandon du procès
qu’il avait initié à l’encontre de deux journalistes.
Rappel des faits antérieurs
Le 24 novembre 2006, Viviane Teitelbaum a posé une question d’actualité pour savoir si oui ou non Monsieur Kir avait signé une pétition sur le démantèlement d’un monument dédié au génocide arménien. La réponse de
Monsieur Kir s’est limitée à un « Cette procédure suit son cours en Cour d’Appel… Vous comprendrez donc que je ne désire pas m’exprimer plus avant par rapport à une pièce qui fait partie intégrante d’un procès en cours ».
Dans sa réplique, Viviane Teitelbaum a insisté pour avoir une réponse claire : « Oui ou Non ? ». Monsieur Kir ne lui ayant pas donné de réponse, le Président a conclu : « Mme Teitelbaum, vous n’êtes pas satisfaite de la réponse, libre à vous d’interpeller le Secrétaire d’Etat à une autre occasion ».
Le 8 décembre, Viviane Teitelbaum a reformulé son interrogation sous forme de Question Orale. Monsieur Kir n’a, une fois de plus, donné aucune réponse
concrète quant au fait qu’il aurait ou non signé ladite pétition, se bornant à préciser : « J’ai demandé à mes adversaires de produire l’extrait original de ma signature ».
Suite à cette non-réponse, Viviane Teitelbaum a, à deux reprises, redéposé des questions orales pour avoir une réponse précise. Ces deux questions ont été refusées avec comme justification qu’aucun fait nouveau n’était
intervenu depuis le mois de décembre.
En juillet dernier un communiqué de presse d’Emir Kir annonçait qu’il arrêtait la procédure en cours mais que cette décision ne devait pas être interprétée comme une acceptation dans son chef du bien-fondé du jugement du
Tribunal de Première Instance.
Ce jugement qualifiant le secrétaire d’Etat de « menteur », « négationniste » et « délinquant » restera désormais dans les annales comme la vérité judiciaire.
Viviane Teitelbaum rappelle que c’est à l’initiative du Secrétaire d’Etat que la justice belge a été saisie et que, suite à son jugement, Emir Kir avait décidé d’interjeter appel.
Alors que la date fatidique de l’audience en appel se rapprochait, et que de nouveaux éléments matériels avaient été mis à jour postérieurement au premier jugement en première instance, notamment une pétition prônant le
démantèlement du monument à la mémoire du génocide arménien, il a décidé d’abandonner la voie judiciaire.
Suite à l’arrêt de la procédure, fait incontestablement nouveau, Viviane Teitelbaum a déposé une nouvelle demande de question orale pour la rentrée parlementaire.
Hier, le bureau élargi a décidé de ne pas prendre en considération la question de Madame Teitelbaum en arguant une nouvelle fois qu’aucun fait nouveau n’était intervenu et qu’il n’y avait pas de lien entre le retrait de
la plainte et la pétition, et ce malgré les insistances des représentants MR au bureau.
« Il semble flagrant que le Président Eric Tomas ne veut pas obliger Monsieur Kir à me donner une réponse précise. En effet, jusqu’en juillet, celui-ci se cachait derrière sa plainte et maintenant le Bureau argumente
qu’il n’y a pas de lien entre la plainte et la signature de la pétition » s’insurge Viviane Teitelbaum.
« Manifestement, le gouffre séparant les sénateurs belges qui ont voté la résolution de 1998 invitant le Gouvernement turc à reconnaître la réalité du
génocide et Monsieur Kir qui nie le génocide et demande le démantèlement du monument commémoratif, semble bien plus large que le détroit du Bosphore » conclut-elle.