Le parlement israélien refuse de reconnaître le génocide arménien

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Le parlement israélien a rejeté mercredi une motion reconnaissant implicitement la réalité d’un génocide des Arméniens par les Turcs en 1915.

« C’est le devoir du parlement israélien, en tant que représentant du peuple juif, de faire connaître son opinion sur la nécessité de reconnaître le génocide arménien », avait déclaré avant le vote le député Haïm Oron, auteur de la motion.

« C’est une dette que nous avons envers le peuple arménien et à l’égard de nous-mêmes », avait ajouté M. Oron, membre du parti d’opposition de centre-gauche Meretz.

Cette motion, rejetée par 16 voix contre 12, invitait le parlement israélien à se joindre à une journée internationale de commémoration du génocide arménien, le 24 avril.

Israël, qui a des liens très proches avec la Turquie, un des rares pays musulmans avec lequel il ait des relations diplomatiques, n’a jamais reconnu officiellement comme génocide le massacre des Arméniens par les Turcs en 1915.

Le parti Meretz a toujours soutenu la reconnaissance du génocide arménien par Israël. En 2000, en qualité de ministre de l’Education de l’époque, Yossi Sarid membre du parti Meretz, avait voulu introduire dans les manuels israéliens d’histoire un chapitre sur le génocide du peuple arménien provoquant une vive réaction du gouvernement turc. L’ambassadeur d’Ankara à Tel Aviv avait boycotté la réception des diplomates à la présidence de l’Etat à l’occasion de la fête de l’Indépendance.

Voici ce que Yossi Sarid a écrit en 2005 pour le 24 avril dans Haaretz :

Le 24 avril, la république d’Arménie organise à Erevan une conférence internationale dédiée à la mémoire du million d’Arméniens assassinés par les Turcs. Ce mois d’avril est également marqué par la parution en hébreu du terrifiant ouvrage de l’historien Yaïr Auron, La Banalité de la négation : Israël et le génocide arménien. Israël n’a jamais reconnu le génocide arménien. Et, ce faisant, il a prêté main forte à ceux qui nient le génocide. Notre attitude officielle a toujours oscillé entre l’ambiguïté et le déni, entre “Il n’est pas certain que l’on puisse parler de génocide” et “C’est une question qu’il faut laisser aux historiens”, deux phrases jadis prononcées par un Shimon Pérès imbécile et insultant. L’attitude d’Israël répond à deux enjeux. Le premier, c’est l’importance de conserver de bonnes relations avec une Turquie qui persiste à nier toute responsabilité dans le génocide arménien et exerce de fortes pressions à l’étranger pour ne pas avoir à assumer son passé. Le second enjeu, c’est que la reconnaissance du génocide subi par un autre peuple risquerait d’entamer l’unicité de la Shoah. Lors des célébrations du 85e anniversaire du génocide arménien, j’avais été invité, en tant que ministre israélien de l’Education, par le patriarcat arménien dans la vieille ville de Jérusalem. A cette occasion, j’avais déclaré : “Nous, Juifs, principales victimes de la haine meurtrière, devons être doublement sensibles et nous identifier aux autres victimes. Ceux qui tournent le dos, regardent ailleurs ou se taisent ne font en définitive qu’aider les assassins, pas leurs victimes. Dans notre nouveau programme scolaire, un chapitre central sera consacré aux génocides et il y sera fait explicitement référence au génocide arménien. C’est notre devoir envers vous et envers nous-mêmes.” Partout dans le monde, la communauté arménienne avait accueilli mon discours avec satisfaction. La Turquie, quant à elle, s’était plainte violemment et avait exigé des explications du gouvernement israélien. Et MON gouvernement, le gouvernement d’Ehoud Barak, avait bredouillé de vagues excuses avant de décliner toute responsabilité dans des propos qui, à l’entendre, n’engageaient que moi. Et, aujourd’hui, les programmes scolaires israéliens sont à nouveau épurés de toute référence au génocide arménien. »

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Author: raffi

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