Le Parlement turc a voté vendredi une loi autorisant la construction des première centrales nucléaires en Turquie, en dépit des objections de l’opposition et des défenseurs de l’environnement.
Le projet de loi a fait l’objet de plusieurs amendements parlementaires d’ordre technique avant d’être adopté dans la nuit au terme d’une séance houleuse entamée jeudi après-midi.
La nouvelle loi autorise le ministre de l’Energie à lancer et à conclure des appels d’offres pour la construction de centrales nucléaires ainsi qu’à décider de leur capacité et du lieu de leur implantation.
Elle prévoit qu’en cas d’absence d’offres émanant du secteur privé, des institutions publiques peuvent prendre en charge la construction des centrales.
La loi doit à présent être promulguée par le président Abdullah Gül, élu en août et proche du gouvernement.
Le précédent président, Ahmet Necdet Sezer, farouche opposant au gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), avait mis son veto lors d’un premier vote de la loi en mai.
La Turquie affirme vouloir construire trois centrales nucléaires d’une capacité totale d’environ 5.000 megawatts et devant être opérationnelles en 2012 pour pallier d’éventuelles pénuries d’énergie et réduire sa dépendance énergétique.
Mais ce projet, et le choix du site devant accueillir un des réacteurs – Sinop, une ville côtière sur la mer Noire, à quelque 435 km au nord-est d’Ankara – a soulevé des vagues de protestation chez les riverains et les défenseurs de l’environnement.
En 2000, la Turquie avait du renoncer à un projet controversé de construction de centrale nucléaire en raison de difficultés financières.
Le projet, décrié par les environnementalistes, prévoyait la construction d’un réacteur près de la bourgade d’Akkuyu (sud), à seulement 25 km d’une ligne de fracture sismique.