Le parlement turc a approuvé mardi 5 septembre lors d’une séance houleuse une motion gouvernementale prévoyant l’envoi d’un contingent armé pour la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) renforcée, a annoncé le vice-président de l’Assemblée, Nevzat Pakdil.
Les députés réunis en session extraordinaire ont voté, par 340 voix contre 190 et une abstention, une motion du gouvernement du Parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) qui prévoit une participation pour un an à la Finul.
Le gouvernement envisage de déployer à une date encore inconnue jusqu’à 1.000 soldats, une présence souhaitée par l’Union européenne, Washington et Israël, la Turquie étant l’un des rares pays musulmans à avoir de bonnes relations avec l’Etat hébreu.
Lors de près de six heures de débats, M. Pakdil a dû par deux fois interrompre la séance en raison des querelles des députés qui en sont presque venus aux mains.
La Turquie est divisée sur sa participation à la Finul renforcée. Pour le gouvernement, ce sera l’occasion d’un retour d’influence dans une région qui était autrefois un territoire ottoman, ou une façon de renforcer la candidature d’Ankara à l’UE.
Mais l’opposition et les ONG craignent l’éventualité d’un « bourbier » pour les soldats turcs, estimant les risques trop grands.
Dans les sondages en ligne réalisés par les médias turcs, environ 75% des participants se disent opposés à l’envoi de soldats.