Le parti Arménie lumineuse affirme être prêt à jouer le jeu des élections

Se Propager

ARMENIE
L’un des deux partis d’opposition représentés au Parlement arménien, Arménie lumineuse (LHK) a fait savoir lundi 5 avril qu’il respecterait les termes de l’accord contracté avec le premier ministre Nikol Pachinian en vue de la tenue d’élections législatives anticipées en juin. En vertu de la Constitution arménienne, de telles élections ne peuvent être convoquées qu’à la condition que N.Pachinian démissionne et que l’Assemblée nationale échoue à deux reprises à lui élire un successeur. Son alliance Im Kayl (Mon Pas) contrôle au moins 83 des 132 sièges du Parlement et est donc arythmétiquement en mesure d’empêcher sans difficulté l’élection d’un autre premier ministre par une opposition très minoritaire, qui serait bien en peine de mettre à profit la démission de l’actuel premier ministre, porté à ce poste à la faveur des législatives anticipées qu’il remportait largement en décembre 2018 mais fragilisé par la défaite dans la dernière guerre du Karabagh contre l’Azerbaïdjan. S’il dispose donc d’une confortable majorité, et estime avoir encore le soutien d’une rue qui s’est pourtant dressée contre lui après l’accord de capitulation signé avec Bakou le 9 novembre 2020, Pachinian a voulu sauver les apparences de la démocratie en consultant les partis d’opposition parlementaire sur les modalités d’un scrutin auquel il s’était d’abord opposé avant de le juger inévitable. Il a ainsi négocié avec le LHK et Arménie prospère (BHK), l’autre parti d’opposition, présumé plus radical car membre quant à lui du Mouvement du salut national, une coalition de 17 formations d’opposition réclamant depuis novembre la démission de l’actuel gouvernement et son remplacement par un gouvernement intérimaire mieux à même de garantir des élections démocratiques, pour qu’ils s’engagent à ne pas présenter de candidats pour le poste de premier ministre au cas où il démissionnerait pour des raisons tactiques. Pachinian a obtenu des assurances en ce sens du LHK comme du BHK avant d’annoncer, le 18 mars, la tenue des élections à la fin juin. Le premier ministre a confirmé dans la foulée qu’il entendait bien présenter sa démission vers la fin avril, en assumant ses fonctions jusqu’aux élections, dont il s’empressait entretemps de modifier le mode de scrutin. Le Parlement votait dernièrement en toute hâte le projet de réforme du code électoral présenté par le gouvernement, qui institue le suffrage à la proportionnelle, une réforme dont Pachinian affirmait qu’elle avait l’aval de ses interlocuteurs de l’opposition, alors même que le leader du LHK, Edmon Maroukian, avait déclaré peu avant qu’il était opposé à tout changement du mode de scrutin avant les prochaines législatives. Le vote du Parlement résonnait donc comme une remise en question par l’alliance majoritaire Im Kayl des accords passés avec l’opposition, d’autant que Edmon Marukian ne s’est pas privé de le critiquer, accusant le gouvernement de « trucages » qui jettent un sérieux doute sur la “légitimité des élections” à venir. Ani Samsonian, membre de la direction du LHK, a pourtant clairement fait savoir lundi qu’en dépit de sa vive opposition aux changements mis en œuvre dans le code électoral, le parti de Maroukian ne proposerait pas de candidat pour le poste de premier ministre au cas où Pachinian donnerait sa démission. “Le seul accord [avec Pachinian] portait sur la tenue d’élections anticipées dans des délais brefs, et nous ne fournirons aux autorités aucun prétexte pour s’écarter de cet arrangement”, a-t-elle déclaré aux journalistes, laissant ainsi entendre que le gouvernement aurait précipité le vote de la réforme du Code électoral à seule fin de se soustraire à l’épreuve des urnes, dans l’espoir de voir l’opposition revenir sur ses accords avec Pachinian. Il est vrai par ailleurs qu’E.Maroukian, alors que cette réforme n’était encore qu’à l’état de projet, avait affirmé, tout en s’y opposant, que son parti participerait de toute manière au scrutin, ce que Pachinian avait traduit par la suite, un peu sommairement, comme un quittus donné à sa réforme par le LHK. Il n’en reste pas moins que le LHK, s’il se fait fort d’avoir déjoué le piège présumé du pouvoir, doit se plier, comme les autres formations en lice pour le scrutin à venir, aux règles du jeu électoral dictées par Pachinian. Contrairement au LHK, le BHK ne s’est pas encore prononcé publiquement sur les amendements controversés du Code électoral arménien. Le parti dirigé par l’homme d’affaires Gagik Tsaroukian, qui se trouve déjà dans une situation embarrassante en raison des négociations engagées avec Pachinian sur des élections dont ses partenaires du Mouvement du salut national ne veulent surtout pas confier l’organisation à l’actuel premier ministre, qui a perdu toute confiance et légitimité à leurs yeux, est tenu par ses engagements au sein de la coalition d’opposition, dont il se pose comme un acteur majeur.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut