La FRA Dachnaktsoutioun, qui est venu en troisième position dans les législatives du 12 mai dernier, derrière les deux autres formations alliées au président Kotcharian, le Parti républicain du premier ministre Serge Sarksian et Arménie prospère de l’homme d’affaires Dzarouguian, devrait maintenir sa participation dans le nouveau gouvernement. Après la défection en 2005 du parti Orinats Yerguir, qui avait quitté la coalition gouvernementale dominée par le Parti républicain pour se ranger dans l’opposition, le Parti dachnak était devenu l’unique partenaire du premier parti arménien. Durant la campagne pour les législatives, sans remettre en question son soutien au président Kotcharian, il avait émis des réserves sur sa participation au futur gouvernement, la subordonnant à un score électoral dont il espérait qu’il lui donnerait plus de poids dans la gestion des affaires du pays et se refusant à jouer plus longtemps le rôle de figurant. Si les résultats électoraux ne sont pas à la hauteur de ses espérances, puisqu’il n’a obtenu que 13% des voix, il a néanmoins presque atteint son objectif qui consistait à doubler le nombre de ses députés à l’Assemblée nationale et peut donc, sans trop se dédire, négocier avec le premier ministre Serge Sarksian en vue de sa participation au gouvernement en voie de formation. Armen Roustamian, président du Conseil suprême de la FRA d’Arménie, s’est montré satisfait, le 23 mai, des portefeuilles proposés, mais s’est refusé à fournir des précisions. Un autre responsable dachnak, le ministre sortant de l’éducation Levon Mkrtchian, a exprimé l’espoir que son parti resterait au gouvernement et qu’il pourrait lui-même continuer à y exercer ses fonctions, tout en rappelant que cela dépendrait de la décision prise par la direction du parti. On ne sait donc pas encore si Serge Sarksian va accéder aux demandes du Parti dachnak, qui avait manifesté des visées, durant la campagne, sur les ministères de la défense et de l’éducation, mais il semble clair que le Parti républicain, qui occupe une position dominante au Parlement, est favorable à un partage du pouvoir avec le Parti dachnak. Le parti Arménie Prospère est lui aussi engagé dans des négociations en vue d’obtenir des postes dans le gouvernement, dont Serge Sarksian avait assuré le 22 mai, lors d’une rencontre avec des observateurs occidentaux, qu’il serait ouvert aux forces parlementaire et non parlementaires en fonction de leur efficacité, afin de renforcer la confiance populaire dans le nouveau gouvernement. En vertu de la Constitution arménienne, le président Kotcharian doit nommer un premier ministre désigné par la majorité parlementaire dans les dix jours suivant la première séance de l’Assemblée nationale nouvellement élue, prévue pour le 7 juin, le premier ministre ayant dès lors 20 jours pour former son gouvernement.
