L’ancien président du Parlement arménien, Arthur Baghdassarian, qui avait quitté le perchoir et la coalition gouvernementale l’an dernier, a annoncé mercredi que sa formation « Orinats Yerkir » (Etat de droit), l’un des premiers partis d’opposition d’Arménie, ferait cavalier seul aux élections législatives du 12 mai prochain. La décision de ne pas s’allier aux autres partis d’opposition pour les prochaines échéances électorales a été prise la veille lors de la réunion de l’instance dirigeante du parti, qui a douté de l’efficacité d’alliances « artificielles », où « la jalousie » prend souvent le pas sur des liens sincères. « Nous pensons qu’il est préférable d’avoir une coopération saine sur des questions et principes concrets plutôt que de regrouper des partis avec des idéologies et des programmes différents » a déclaré M. Baghdassarian. Orinats Yerkir, qui revendique 90 000 adhérents, a été courtisé par les principales formations de l’opposition depuis qu’il a claqué la porte de la coalition gouvernementale soutenant le président Kotcharian en mai 2006. M. Baghdassarian aurait négocié avec les dirigeants de certains de ces partis l’éventualité de rallier les rangs d’une alliance électorale pro-occidentale. Mais l’ancien président du Parlement, qui semble nourrir d’autres ambitions que celles de supplétif des autres partis d’opposition, a fait savoir qu’il était ouvert à d’autres formes de coopération étroite avec « les forces saines de l’opposition ». Il envisage notamment de regrouper les forces de l’opposition pour faire face aux tentatives du pouvoir de falsifier les résultats électoraux, redoutées par les opposants, qui ne croient pas aux assurances maintes fois prodiguées par le président et le gouvernement concernant la régularité des élections à venir. M. Baghdassarian se montre toutefois moins pessimiste sur ce point, estimant que l’opposition a les moyens de prévenir les fraudes et trucages des élections. Comme deux autres formations de l’opposition, l’alliance « Artaroutioun » (Justice) et le Parti de l’Unité nationale (AMK), Orinats Yerkir contrôle un des neuf sièges de la Commission électorale centrale et de ses commissions régionales. Les accents populistes de la campagne du leader de ce parti pourraient lui valoir un score important aux prochaines élections.
