Le Parti pour une société démocratique (DTP), principale formation pro-kurde de Turquie, a dénoncé samedi l’exécution de l’ancien président irakien Saddam Hussein.
« Même si c’est les Kurdes qui ont le plus souffert durant sa période de gouvernement (…) Saddam n’aurait pas du être pendu », a estimé Aysel Tugluk co-président du DTP dans un communiqué.
M. Tugluk a précisé que son parti s’opposait à la peine capitale et estimé que la pendaison du président déchu pourrait avoir pour conséquence l’embrasement davantage de l’Irak, déchiré par des violences confessionnels notamment.
« Saddam avait déjà été condamné dans les consciences. Cette punition est beaucoup plus sévère que la peine de mort que nous devons rejeter », a-t-elle encore affirmé.
Condamné à mort pour sa responsabilité dans l’exécution de 148 habitants chiites du village de Doujail dans les années 1980, en représailles à un attentat contre son convoi, Saddam Hussein a été exécuté samedi à l’aube.
La Turquie, pays voisin de l’Irak qui abrite une forte communauté kurde, n’avait pas encore réagi officiellement samedi en fin de matinée à cette exécution.
Ankara a aboli la peine de mort en 2002 dans le cadre d’une série de réformes démocratiques pour se rapprocher des normes de l’union européenne qu’elle souhaite intégrer.