Le Parti républicain d’Arménie (HHK) de l’ancien president Serge Sarkissian a déclaré lundi 19 novembre qu’il se considérait comme la principale force d’opposition, sur fond de critiques des autres formations politiques qui vont défier Nikol Pachinian et son alliance “Im Kayl”, grands favoris des élections législatives anticipées prévues le 9 décembre. Le HHK avait déjà revendiqué ce statut quelques jours avant quand il avait annoncé sa decision de prendre part au scrutin. La tête de liste de l’ancien parti au pouvoir, l’ancien minister de la défense Viken Sargsian, avait alors fait savoir que son parti ambitionnait d’occuper la deuxième place derrière la formation de N. P achinian, dont la victoire est assurée. Edmon Marukian, le leader du parti Arménie lumineuse qui était allié jusqu’à récemment au parti Contrat civil de N.Pachinian au sein de l’alliance Yelk, a ironisé sur les pretentions du HHK, affirmant qu’il était trop discrédité et impopulaire pour se poser comme une alternative crédible à l’actuel gouvernement. Il s’est interrogé sur le programme politique que défendrait l’ancien parti au pouvoir, qui ne peut attendre de l’actuel pouvoir ce qu’il n’a pu faire lui même quand il était aux affaires et ne peut donc le critiquer sur ce point.
Vahram Baghdasarian, qui a dirigé le groupe HHK dans le Parlement sortant, a balayé du revers de la main de tels arguments et a désigné Arménie lumineuse et les autres partis se réclamant de l’opposition comme des opportunistes qui n’ont jamais pu se positioner comme une “opposition normale” que ce soit sous le régime actuel ou lorsque le HHK était au pouvoir. V.Baghdasarian a rappelé qu’ils avaient refusé au depart de soutenir le mouvement de protestation lancé au printemps par N.Pachinian auquel ils ne se sont ralliés que lorsqu’il était devenu evident qu’il aurait raison du gouvernement de S. Sarkissian. “Ils ne sont ni dans l’opposition ni dans le gouvernement. Ils sont tout simplement à la marge”, a souligné le responsable du HHK. Armen Rustamian, un leader de la FRA Dachnaktsoutioun (FRAD), a lui aussi critiqué le discours du HHK, qu’il a accusé de se livrer à une propagande pré-électorale. Il a aussi accuse le HHK d’avoir fait obstruction aux amendements clés présentés devant le Parlement en octobre en vue de reformer le Code electoral, qui avaient le soutien des autres formations politiques.
Mais c’est pourtant l’absence d’un député dachnak lors de la séance de vote de ces amendements qui été jugée responsable de leur rejet. La FRAD peut se sentir d”autant plus visée par les attaques du HHK qu’elle était alliée au HHK dans un gouvernement de coalition depuis 2016 et qu’elle ne le quittera qu’après la demission de S. Sarkissian en 23 avril, pour rallier le mouvement de N.Pachinian. Comme Arménie lumineuse et Arménie prospère (BHK), la FRAD avait conclu un accord avec N. Pachinian pour intégrer son gouvernement de coalition après son election au poste de premier minister le 8 mai. La coalition éclatera sous l’effet de la fronde provoquée par la décision controversée de N. Pachinian d’avancer à décembre la tenues des législatives anticipées, et les ministres de la FRAD et du BHK, favorable à la tenue du scrutin à l’échéance initialement prevue, au printemps 2019, seront limogés sans autre forme de procès en octobre.
Le premier ministre les avait accusés de collaborer secrètement avec le HHK en vue de repousser la date des élections et de les convoquer dans les délais initialement prévus. Le HHK avait remporté les dernières législatives en avril 2017, tandis que le BHK était arrive 2e, confortant son statut de 2e force politique dans le Parlement sortant. Un haut responsable du BHK, Vahe Enfiajian, n’a pas voulu faire de pronostic lundi 19 novembre, ni préciser si le leader du parti, l’homme d’affaires Gagik Tsarukian, qui entretient des relations ambiguës avec l’actuel pouvoir comme avec le precedent, ambitionnait de preserver la 2e place pour son parti dans les élections à venir et dans le futur Parlement.