Le patriarcat de Jerusalem coupé en deux

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Après l’affaire de l’église de la Nativité de Bethléem, de nouvelles informations inquiétantes et contradictoires émanent du Patriarcat arménien de Jérusalem. Le gouvernement israélien avait prévu d’étudier le 24 juillet, le destin de l’oliveraie connu sous le nom de Baron-Der qui appartient au Patriarcat. Mais des informations provenant à la fois du Patriarcat arménien et de Tsolak Momdjian, consul honoraire d’Arménie en Israël, affirment que l’affaire a été remise à plus tard, chacune des parties concernées expliquant ce report selon son propre point de vue.
En fait, l’histoire n’a été reprise par les médias qu’à la suite d’un article du journal palestinien Kods de Jerusalem qui déclarait qu’une oliveraie de 28 acres ou 15 hectares contenant près de 1800 oliviers, dont certains âgés de 500 ans, et appartenant au Patriarcat arménien, venait d’être occupée la veille par Tsahal, sur ordre du Major-général Itshak Eytan et du directeur du ministère de la Défense israélien, Amos Yaron, commandant de la Cisjordanie, sous prétexte de construire un mur long de 350 Km, haut de 5 mètres et large de 40 mètres qui séparerait Jerusalem des territoires palestiniens. Il semble en fait qu’il s’agisse d’établir des casernes militaires sur cette propriété qui se trouve à près de 10 km du Patriarcat proprement dit, et jouxte la ligne de démarcation entre Jerusalem et Bethléem, au nord du camp des réfugiés d’Ayidah à Bethléem et au sud d’Al Tantur. D’après le plan israélien, le mur sera renforcé par des barbelés électrifiés, des barrières électroniques, des fosses-douves remplies d’eau et des sections de route couverte de sable pour recueillir les empreintes de ceux qui tenteraient de traverser malgré tout. Le but étant de mettre un terme aux attaques des kamikazes palestiniens.
La propriété de Baron-Der a été achetée en 1641 par le patriarche Krikor Baron-Der Kantsagetsi ?1613-1645. Outre l’oliveraie, la propriété de près de 150 m² contient la résidence d’été du patriarche ainsi que de nombreuses caves-cellules monastiques pour les ermites. Pour toutes ces raisons, ce patrimoine représente un trésor historique, archéologique et spirituel inestimable pour les Arméniens. Hier, le Financial Times britannique écrivait que le Patriarcat arménien avait eu recours à la cour suprême israélienne pour faire annuler le décret militaire. Sans succès. Du côté du Patriarcat on se déclare disposé à alerter l’opinion et les médias internationaux si tous les recours échouent. Pour le moment les négociations continuent entre le Patriarcat et les Israéliens. Le représentant de l’Arménie, Tsolag Momdjian a écrit une lettre au ministre des Affaires étrangères Shimon Peres sans recevoir de réponse. Le ministère des affaires étrangères arménien a, quant à lui, obtenu des explications. La réponse n’a pas été encourageante : les israéliens ont déclaré que l’affaire ne concernait que l’occupation d’une bande de territoire large de 27 mètres et long de 300-400 mètres, mais en fait, celle-ci jouxte la résidence d’été du patriarche et partage la propriété en deux parties la rendant inutilisable. Pour le ministre arménien des affaires étrangères, Vartan Oskanian, il faut avant tout faire toutes la lumières sur cette affaire et connaître les intentions des israéliens . Oskanian estime positif le fait que les israéliens poursuivent les négociations avec le patriarcat, qui est « le vrai propriétaire de cette patrimoine ». Une déclaration bien peu musclée quand ont sait que le patriarcat de Jérusalem se trouve sous la juridiction du Saint-Siège d’Etchmiadzine.
En Arménie, les milieux politiques et intellectuels ont émis des protestations scandalisées, demandant au gouvernement d’intervenir plus énergiquement. Il faut dire que l’inquiétude est générale étant donné qu’à plusieurs reprises par le passé, le gouvernement israélien s’est emparé de plusieurs propriétés appartenant au Patriarcat. De fait, ce dernier garde souvent le silence sur ces spoliations, et les Arméniens n’en sont informés que beaucoup plus tard. Cette fois-ci encore, la coutume n’a pas manqué d’être observée, car d’après une note explicative reçue du Patriarcat de Jérusalem par le quotidien Azg, l’affaire de l’oliveraie aurait débutée beaucoup plus tôt qu’on ne le pense. Ainsi, au cours de la première semaine de mai 2001, Tsahal, sans consulter au préalable le Patriarcat, aurait envahi la propriété arménienne . Le Patriarcat ayant protesté, un décret militaire a été promulgué autorisant pour 6 mois, l’occupation de la propriété. Au cours de cette période, l’armée n’a pas respectée le monastère et ses possessions. Bien plus, le 27 Août 2001 Tsahal a rasé avec ses tanks les remparts qui entourent la propriété de Baron-Der et écrasé des oliviers. Le 21 Avril 2002 Tsahal a ouvert un chemin stratégique entre Gilo et Bethléem. Les protestations émises par le patriarcat sont demeurées sans réponse.

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Author: raffi

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