Les cours du pétrole ont rebondi lundi, soutenus par la crainte de dégâts sur des oléoducs après le séisme qui a
touché la Turquie et la Syrie ainsi que par les incertitudes autour de l’entrée en vigueur de nouvelles sanctions sur le pétrole russe.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, qui avait terminé vendredi sous le seuil symbolique de 80 dollars pour la première fois depuis le 9 janvier, a gagné 1,3% pour finir à 80,99 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, a progressé de 1% pour clôturer à 74,11 dollars.
Les deux barils avaient cédé environ 8% la semaine dernière.
Mais les cours ont rebondi lundi, prenant de la hauteur après le puissant séisme qui a frappé lundi le sud de la Turquie et la Syrie voisine.
« Le marché a craint que le tremblement de terre touche deux oléoducs majeurs, en Turquie et en Irak, réduisant l’offre », a expliqué John Kilduff, d’Again Capital.
Le Kurdistan d’Irak a suspendu par mesure de « sécurité » ses exportations pétrolières qui passent par la Turquie et représentent environ 450.000 barils par jour.
« Il semblerait toutefois que la situation ne soit que temporaire pour les infrastructures pétrolières », a relevé M. Kilduff.
Depuis dimanche, l’Union européenne a par ailleurs étendu son embargo sur le pétrole brut russe transporté par voie maritime aux produits pétroliers, comme les différents carburants ou le bitume, le goudron, etc.
Vendredi, l’UE est également parvenue à un accord sur le plafonnement des prix de ces produits avec les pays du G7, ainsi que l’Australie, ont-ils annoncé dans un communiqué commun.
« Les investisseurs sont très incertains quant au fonctionnement de la réglementation sur le plafonnement des prix des produits et ses conséquences », avance Stephen Innes, analyste chez SPI, « si bien que de nombreux
investisseurs pétroliers sont restés les bras croisés la semaine dernière en attendant de voir ce qui allait se passer ».
L’analyste s’attend toutefois à « une nouvelle hausse de la volatilité cette semaine » avec ce nouveau train de sanctions.
L’accord comprend un prix plafond de 45 euros le baril pour des produits peu raffinés comme le mazout, et un autre de 100 dollars le baril pour des produits plus chers comme le diesel.
Un premier accord avait été trouvé le 5 décembre entre l’UE, les pays du G7 et l’Australie, pour plafonner le prix du pétrole russe brut uniquement, à 60 dollars le baril.
Le rebond des prix du pétrole reste toutefois limité par les inquiétudes sur la situation économique dans son ensemble et la crainte de voir la demande pour l’or noir patiner, avance M. Kilduff.
Du côté de la demande chinoise notamment, « le rebond se fait attendre », dit-il.
Parallèlement aux Etats-Unis, les derniers chiffres sur l’emploi ont alimenté l’idée que la banque centrale américaine va continuer à augmenter ses taux pour ralentir l’inflation, faisant grimper le dollar. Or toute hausse du billet vert rend plus cher les achats de pétrole libellé en dollar.
New York AFP