Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes) a menacé mercredi 3 mai 2006 la Turquie de représailles si ses troupes, massées à la frontière, pénètrent en Irak pour attaquer ses bases, au cours d’une conférence de presse.
«Si les forces turques franchissent la frontière, la guerre s’étendra. L’État turc et le premier ministre (Recep Tayyip) Erdogan seront responsables du chaos qui en résultera, y compris en Turquie», a affirmé Mourad Karialan, membre du bureau politique du PKK au Kurdistan irakien.
«Nous ne voulons pas la guerre, mais nous nous défendrons contre toute incursion des forces turques. Nous riposterons en conduisant une guerre générale contre la Turquie, partout sur tous les plans, militaire, politique, économique et social», a-t-il ajouté.
«La question kurde doit être résolue sur le plan international, de manière démocratique», a estimé ce responsable.
L’armée turque a affirmé mardi qu’elle se réservait le droit de pénétrer en Irak pour poursuivre les rebelles séparatistes kurdes qui y ont établi des bases, mais a démenti que de telles opérations soient actuellement en cours.
«Nous appelons tous les voisins de l’Irak à respecter sa souveraineté et à coopérer avec le gouvernement irakien sur tous les problèmes liés aux frontières», a répondu le porte-parole du département d’État américain, Sean McCormack.
Dans la région du Souleimaniyah, toujours au Kurdistan irakien, c’est aux troupes iraniennes que les militants du PKK sont confrontés.
Les forces armées iraniennes ont bombardé dimanche et lundi des positions du PKK, dans le nord du pays, pénétrant de 5 km en Irak et contraignant à la fuite des dizaines de familles.