Mercredi dernier, la Banque centrale d’Arménie a dû répondre aux critiques de l’ancien Premier Ministre Hrant Bagratian, qui reprochait à la Banque centrale d’être restée beaucoup trop reposée sur le dollar alors que celui-ci a enregistré une baisse très importante depuis plus d’un an, causant d’importantes pertes financières en Arménie. Selon Bagratian, interrogé par RFE/RL, l’Arménie aurait dû convertir la majeure partie de ses réserves monétaires en euros et promouvoir cette monnaie qui s’est considérablement renforcé face au dollar. Le directeur de la Banque centrale, Tigran Sarkissian, plaide le oui et le non face à ces reproches. Ces accusations sont infondées, dit-il, car la Banque centrale a changé la structure de son portefeuille. La part de l’euro et de la livre sterling a énormément augmenté. Il estime que 56% des réserves extérieures de l’Arménie sont détenues en dollars, pour une valeur d’environ $500 millions, 24% pour l’euro et 20% pour la livre sterling. Bagratian, qui est connu pour son soutien ardent au libéralisme, ajoute que la Banque centrale aurait dû tout mettre en ?uvre pour que les habitants du pays prennent l’habitude de se reposer sur l’euro autant et plus que sur le dollar, l’Europe étant le premier partenaire commercial de l’Arménie. Plus facile à dire qu’à faire, répond Sarkissian, qui ne cache pas que l’Arménie demeure une économie dollarisée. Bien que les transactions effectuées en euros aient beaucoup augmenté en 2004, elles sont encore insignifiantes par rapport à celles faites en dollars. Nos citoyens épargnent en grande majorité en dollars, et 95% des envois des arméniens de l’étranger son en dollars. Il faut bien l’admettre. Le directeur termine en estimant que malgré la baisse conjoncturelle du dollar, il est encore à ce jour la seule monnaie vraiment internationale.
