Le point de presse du Président Kotcharian à l’occasion de l’inauguration des nouveaux locaux d’Ardshininvestbank constitue le principal sujet d’actualité. Principaux thèmes évoqués :
Conflit du HK- Il est évident que ces derniers temps l’Azerbaïdjan a tenté de mettre à profit la situation intérieure de l’Arménie afin d’influer sur le processus de négociation. La situation actuelle (initiative de l’Azerbaïdjan au sein des Nations unies et récent accrochage sur la ligne de contact) impose à la partie arménienne de recourir à des actions plus résolues en ce qui concerne les questions de principe. Le chef de l’Etat n’a pas exclu que l’une des actions qualifiées de « résolues » puisse être la reconnaissance de l’indépendance du HK, ou la signature avec le HK d’un accord de défense commune. Il incombe au futur Président de décider laquelle de ces mesures il convient de prendre. Ceci dit, le Président sortant a souligné qu’à un moment la reconnaissance du HK par l’Arménie sera inévitable. L’Arménie a déjà reconnu de facto l’indépendance du HK, il ne s’agit que de l’officialisation de cette reconnaissance.
Prisonniers politiques- Ceux qui spéculent, selon le chef de l’Etat, sur la question des prisonniers politiques seront profondément déçus au cours des procès judiciaires, car ils connaîtront les crimes de ceux qu’ils essayaient de protéger. Il est évident, selon lui, que les troubles de mars ont été minutieusement organisés. Le déroulement de la majeure partie des événements est déjà reconstitué avec précision. Vingt dossiers ont été transmis au Tribunal.
Amendements à la législation- Le Président sortant a confirmé qu’il a proposé des amendements législatifs prévoyant des mesures judiciaires contre ceux qui tenteront de «creuser un fossé ou de semer la haine entre les différentes parties du peuple arménien » (entre Arméniens et Karabaghtsis). « Les intérêts des minorités ethniques sont protégés par la loi, la discrimination raciale est considérée comme un crime, mais la diffusion de la haine entre les différentes parties du peuple arménien n’est pas punissable ce qui soulève des interrogations ». Le président sortant a fait savoir qu’il veillera à ce qu’il y ait des fractions parlementaires ou des députés qui plaideront en faveur de ces amendements.
Licenciement du général Manvel Grigorian- Robert Kotcharian a donné une réponse très vague, selon 168 Jam, à cette question, sans préciser la vraie raison de ce limogeage que la presse juge politique, relevant que le général se trouvait en congé qui se terminait le 1er avril. Si son congé s’était terminé plus tôt, il aurait été limogé plus tôt. Le général avait de surcroît présenté sa démission.
Dialogue avec l’opposition- Le chef de l’Etat ne considère pas que les appels à un dialogue avec l’opposition soient adressés à lui-même : « je ne suis pas prêt à un dialogue et je crois que les personnes qui ont commis des délits punissables pénalement, doivent être déférées devant la justice conformément à ce qu’exige la loi ». Robert Kotcharian n’a pas exclu que le nouveau Président ou le nouveau gouvernement puissent, pour telle ou telle raison, envisager la possibilité d’un tel dialogue.
Interrogé par RFE/RL sur son avenir, Robert Kotcharian a donné une réponse brusque à ce média indiquant qu’il n’avait aucun envie de répondre à leurs questions. « Ce que fait Radio Liberté, a-t-il poursuivi, vise à la destruction de l’Etat arménien, ce que je ne peux pas traiter de façon positive ». Et d’ajouter qu’il ne respectait que les médias arméniens qui résolvent leurs problèmes eux-mêmes et ne sont pas financés par d’autres Etats…
Ambassade de France en Arménie
Service de presse
