Le Point dit être victime de harcèlement après sa Une sur Erdogan

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L’hebdomadaire Le Point a dénoncé dimanche une
campagne de “harcèlement“ contre son dernier numéro, dont la Une présentant le
président turc Erdogan comme un “dictateur“ a fait l’objet de menaces dans le
Sud de la France.

“Après une semaine de harcèlement, d’insultes, d’intimidation, d’injures
antisémites et de menaces à notre attention sur les réseaux sociaux, voici
venu le moment où les sympathisants (du parti du président turc) AKP
s’attaquent aux symboles de la liberté d’expression et de la pluralité de la
presse“, a dénoncé Le Point dans un article paru sur son site internet.

Vendredi, au Pontet (Vaucluse), un kiosquier a fait retirer cette Une des
façades de son kiosque sous la pression d’un groupe de militants.

“Un groupe de Turcs pro-Erdogan a menacé le gérant du kiosque“ situé sur
une place centrale de cette banlieue d’Avignon “pour lui intimer l’ordre de
retirer l’affiche“ qui était installée sur trois faces du kiosque, a expliqué
Xavier Magnin, directeur de cabinet du maire Front National (FN) Joris
Hébrard.

La société en charge des espaces publicitaires sur le kiosque a alors
envoyé un salarié pour retirer l’affiche, qui présente un portrait de Recep
Tayyip Erdogan sous le titre “Le dictateur. Jusqu’où ira Erdogan?“. Les images
de ce retrait ont depuis été largement relayées sur les réseaux sociaux.

La mairie du Pontet a demandé samedi matin à la société d’affichage de
remettre l’affiche, ce qui a été fait vers 16H, provoquant l’arrivée une
vingtaine de personnes pro-Erdogan. La gendarmerie a envoyé alors plusieurs
hommes pour maintenir l’ordre.

Dimanche cependant, la Une du Point a de nouveau été cachée par d’autres
affiches pro-Erdogan. Le Point indique que des militants ont également retiré
l’affiche d’un kiosque de Valence (Drôme), à 100 km au nord du Pontet.

“C’est incroyable! Ils pensent qu’il leur est possible de pratiquer leur
censure en France“, a protesté le directeur du Point, Étienne Gernelle,
interrogé par l’AFP, précisant qu’il s’interrogeait sur l’éventualité d’une
action en justice.

Pour le président de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, “ces
actes sont isolés mais ont une forte portée symbolique“.

“Ils s’en prennent à
des vendeurs de journaux, cherchant à intimider toute la chaîne de production
de la presse. Et ils militent en faveur d’un dirigeant qui a éteint le
pluralisme dans son pays“, a-t-il déclaré à l’AFP.

Interrogé sur ce qui s’est passé autour de la Une du Point au Pontet, le
chef de file des députés LREM Richard Ferrand a jugé sur France 3 que “cette
atteinte inacceptable à la liberté d’expression, l’un des fondements de notre
démocratie avec évidemment la liberté de la presse, doit éventuellement
permettre toutes les poursuites prévues dans le droit“.

“On ne va quand même pas tolérer en France que la Une d’un magazine soit en
quelque sorte censurée par pression“, a-t-il ajouté dans “Dimanche en
politique“.

raffi
Author: raffi

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