Les troupes turques et azerbaïdjanaises ont entamé des exercices conjoints le long de la frontière azerbaïdjanaise avec l’Iran, quelques semaines après que Téhéran ait organisé des jeux de guerre pour mettre en garde contre les tentatives de modification de la frontière commune de la République islamique avec l’Arménie.
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé le début des exercices lundi. Il n’a pas précisé le nombre de militaires et de matériel qui y participent.
Signe de l’importance de ces exercices pour Bakou et Ankara, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, et des généraux de haut rang sont arrivés en Azerbaïdjan pour assister personnellement à des opérations militaires conjointes simulées par les deux armées. Des avions de combat F-16 turcs y auraient participé.
« Un ennemi de l’un d’entre nous est un ennemi à la fois de l’Azerbaïdjan et de la Turquie », a déclaré Akar mardi 6 novembre. « Que personne n’en doute ».
À la mi-octobre, la force militaire d’élite iranienne, le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), a organisé des exercices à grande échelle près d’un tronçon de la rivière Arax séparant le nord-ouest de l’Iran de l’Arménie, ainsi que de l’exclave azerbaïdjanaise de Nakhitchevan et des districts au sud du Haut-Karabakh repris par l’armée azerbaïdjanaise pendant la guerre de 2020. L’armée iranienne a ensuite organisé des exercices distincts près de cette zone.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a confirmé plus tard en octobre que ces exercices visaient à démontrer que l’Iran souhaitait réellement préserver sa frontière et ses voies de communication avec l’Arménie.
Les dirigeants azerbaïdjanais ont demandé à plusieurs reprises à Erevan d’ouvrir un corridor terrestre spécial reliant le Nakhitchevan au reste de l’Azerbaïdjan via Siounik, la seule province arménienne qui borde l’Iran.
Le gouvernement arménien rejette ces demandes soutenues par Ankara. De même, Téhéran a soutenu le contrôle arménien total de toutes les voies de communication passant par cette région stratégique.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a dénoncé les exercices iraniens à la fin du mois dernier, affirmant qu’ils étaient organisés pour soutenir l’Arménie. Il a également déclaré que les tensions entre Bakou et Téhéran n’avaient jamais été aussi fortes par le passé.
Un commentateur de l’agence de presse officielle iranienne IRNA a répliqué à Aliev au cours du week-end.
« La République d’Azerbaïdjan, ainsi que la Turquie et le Pakistan, n’ont-ils pas organisé un exercice au Nakhitchevan contre l’intégrité territoriale de la République d’Arménie ? » a-t-il écrit. « Cet exercice était antérieur à l’exercice [2021] de conquête de Khyber tenu par les forces armées iraniennes. »
« L’exercice de l’Iran a été organisé pour soutenir l’intégrité territoriale des pays de la région, tandis que l’exercice de l’Azerbaïdjan a violé l’intégrité territoriale de l’Arménie », a-t-il ajouté, accusant Bakou de chercher à « annexer une partie de l’Arménie. »
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