Sept candidats poursuivront dimanche la course à la présidence de la corporation
Le pouvoir et l’opposition en lice pour les élections à l’ordre des médecins
Par Nada MERHI
L’Orient -Le jour
Même si sept médecins (sur un total de 24) maintiennent leur candidature pour la présidence de l’ordre, la bataille se limitera dimanche aux Drs Georges Aftimos et Pierre Chébib, membre du Courant patriotique libre (CPL) et candidat officiel de l’opposition, les candidats étant appuyés par les deux principaux pôles politiques du pays. Les universités et grands hôpitaux n’ayant pas donné des consignes de vote, ce sont les affiliations politiques et les affinités personnelles et politiques qui auront le dernier mot.
« Il est lamentable de politiser une bataille qui est à mon avis une affaire ordinale et professionnelle, déplore le Dr Aftimos. Mais apparemment, les hommes politiques voudraient mesurer leur popularité en testant les différents ordres professionnels. »
« Je suis entièrement indépendant et ne suis affilié à aucun parti politique », affirme-t-il. Se targuant de son important parcours professionnel qui l’a amené aux quatre coins du pays, le Dr Aftimos estime qu’il représente « la plus grande tranche qui refuse la politisation, mais malheureusement, personne n’atteint son objectif s’il n’a pas des alliances politiques ». Et c’est avec les forces du 14 Mars qu’il a conclu cette alliance, la liste qu’il préside excluant toutefois des candidats Kataëb, selon des sources.
Sur quoi compte-t-il pour atteindre le deuxième tour du scrutin ? « Sur mes connaissances, mais aussi sur mon programme qui s’appuie sur quatre points. » Il s’agit en premier lieu de « revaloriser la profession médicale », le médecin étant actuellement « moins que rien ». Le deuxième volet du programme est relatif à la pratique quotidienne pour assurer notamment une sécurité du médecin au travail. Régulariser la relation entre les médecins et les tiers payants, résoudre le problème de la Sécurité sociale et assurer une meilleure retraite au médecin constituent d’autres piliers du programme électoral du Dr Aftimos. « À cela s’ajoute un dernier volet qui, à mon sens, est démagogique, poursuit-il. Il s’agit de la question de la Maison du médecin. C’est un dossier qui ne pourra plus être rangé, puisque les enquêtes ont confirmé le gaspillage et que le président actuel de l’ordre a intenté un procès. »
Pour le Dr Chébib, les élections de dimanche seront à l’image de la situation politique du pays et les affrontements se feront entre « le pouvoir » et « l’opposition ».
Optimiste, il souligne qu’il a de fortes chances de remporter la bataille, selon les résultats des statistiques préliminaires effectuées sur le terrain. Le Dr Chébib compte beaucoup sur « les blocs politiques électoraux, parce que malheureusement en présence d’une bataille politisée, la personnalité du candidat ne représente que 10 à 15 % des voix ». La liste, qui sera officiellement annoncée aujourd’hui, compte des candidats du mouvement Amal, de la Ligue des médecins arméniens, de l’Hôpital grec-orthodoxe – Université de Balamand et d’un représentant de l’Association islamique de bienfaisance (Ahbache).
Le programme électoral du Dr Chébib repose sur douze volets. Les principaux axes consistent à hausser le salaire de la retraite du médecin, « parce qu’il n’est pas permis qu’au terme d’une longue carrière, le médecin se retrouve avec un salaire réduit à 600 000 LL ». « Je m’engage aussi à poursuivre le dossier de la Maison du médecin jusqu’à ce que la vérité soit dévoilée et les coupables sanctionnés, poursuit-il. Il s’agit aussi de régulariser la situation avec la Caisse nationale de Sécurité sociale sur la base du partenariat. Par contre, je ne serais pas clément avec les compagnies d’assurances, parce que depuis plus de dix ans que durent les négociations, la relation n’est toujours pas réglementée. »
Le Dr Chébib compte également revoir la composition du conseil de discipline qui, actuellement, « n’accomplit pas son devoir comme il se doit ». Renforcer le rôle de l’ordre au sein de l’administration, organiser le travail au sein du département légal de l’ordre, créer un site Web, mettre au point un programme d’assurances global, régulariser le rôle des médecins contrôleurs… Autant de projets que le Dr Chébib espère avoir la chance de réaliser.
