Alors que l’opposition continue de critiquer sa gestion de la crise du coronavirus, le Premier ministre Nikol Pashinian a affirmé jeudi que ses ennemis politiques eux-mêmes ont peut-être contribué à l’expansion rapide de la maladie en Arménie.
« Je pense qu’après avoir surmonté l’épidémie ou même avant cela, nous devons enquêter sur le comportement de nombreuses forces politiques pendant l’épidémie », a déclaré M. Pashinian lors d’une conférence de presse. « Nous devons enquêter et conclure publiquement dans quelle mesure leurs actions ont aidé le pays à surmonter l’épidémie et, inversement, dans quelle mesure elles ont contribué à la propagation de l’épidémie ».
« Je pense qu’il sera logique de mener une enquête pour comprendre si certains milieux politiques ont été impliqués ou non dans la propagation de fausses rumeurs », a-t-il déclaré.
« Même dans les pays les plus démocratiques, les individus et les forces engagés dans des activités subversives sont soumis à des évaluations appropriées en temps de guerre. Que personne ne doute que les forces dont les activités subversives seront prouvées recevront une évaluation très concrète et populaire », a ajouté M. Pashinian.
Pashinian a déjà prédit mercredi la « mort politique » des groupes d’opposition qui dénoncent sa réponse et celle de son gouvernement à l’épidémie. Il a fait ces derniers commentaires en réponse à d’autres critiques de ce type formulées par les deux partis d’opposition représentés au Parlement arménien.
Les partis Arménie brillante et Arménie prospère, ainsi que d’autres groupes d’opposition plus virulents, tiennent les autorités responsables de 14 669 cas de coronavirus et d’au moins 245 décès causés par ceux-ci dans ce pays d’environ 3 millions d’habitants. Certains d’entre eux affirment que les autorités n’ont jamais appliqué correctement un embargo imposé fin mars et l’ont levé trop tôt.
M. Pashinian a défendu le bilan de son administration sur COVID-19, affirmant qu’il n’est pas pire que celui de nombreux autres pays. « Dans la lutte contre le coronavirus, l’Arménie a perdu autant que le monde entier », a-t-il déclaré.
Le ministre de la santé Arsen Torosian, autre cible des critiques de l’opposition, a présenté mercredi ses excuses aux Arméniens pour les « erreurs » qu’il a déclaré avoir pu commettre avec les autorités. Torosian a cherché à rationaliser ses déclarations dédaigneuses sur le COVID-19 faites au début de l’année, en disant que le monde en savait très peu sur le nouveau virus et les risques sanitaires qu’il provoquerait.
