Le Premier ministre français met en garde contre la « punition » de l’Arménie par la Russie

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Le Premier ministre français Gabriel Attal a accusé la Russie de vouloir « punir » l’Arménie, son allié de longue date, dont le gouvernement s’éloigne de Moscou et semble s’aligner sur l’Occident.
La Russie « veut punir l’Arménie parce qu’elle a choisi la voie de la lutte contre l’impunité en rejoignant la Cour pénale internationale » et « tout simplement, parce qu’elle a choisi la démocratie et l’État de droit », a déclaré M. Attal, cité par les médias français, mercredi en fin de journée, lors d’une conférence annuelle des CCAF, structure faîtière représentant l’influente communauté arménienne de France.
Dans son discours, M. Attal a également accusé la Russie de cautionner l’offensive militaire de l’Azerbaïdjan de septembre 2023, qui a rétabli le contrôle azerbaïdjanais sur le Haut-Karabakh et chassé les habitants arméniens de la région de leurs maisons.
Le gouvernement arménien a également dénoncé Moscou et les forces de maintien de la paix russes au Karabakh à l’automne dernier pour ne pas avoir empêché ou stoppé l’assaut azerbaïdjanais. Les relations russo-arméniennes se sont encore détériorées depuis lors, Erevan menaçant de quitter l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) dirigée par la Russie et même de demander l’adhésion à l’Union européenne.
Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a averti au début du mois que Moscou « reconsidérerait » sérieusement ces relations si le gouvernement du premier ministre Nikol Pashinian ne changeait pas de cap. La porte-parole de M. Lavrov, Maria Zakharova, a déclaré par la suite qu’Erevan risquait de causer des « dommages irréparables » aux relations bilatérales.
Mme Zakharova s’est également moquée de la coopération militaire entre l’Arménie et la France, soulignée par la visite du ministre français de la défense, Sébastien Lecornu, à Erevan le 23 février.
« Il est naïf de penser que la France est prête ou capable d’assurer la sécurité de l’Arménie », a-t-elle déclaré le 13 mars. « Si la France avait de telles capacités, elle les aurait utilisées dans d’autres pays où elle avait des obligations contractuelles.
Elle a affirmé que Paris ne cherchait qu’à détruire l’alliance russo-arménienne dans le cadre de la « guerre hybride » de l’Occident contre la Russie.
Entre-temps, le président français Emmanuel Macron a rencontré M. Pashinian jeudi en marge du sommet mondial sur l’énergie nucléaire à Bruxelles. Selon le compte-rendu de la réunion publié par le gouvernement arménien, les deux dirigeants ont réaffirmé leur « détermination à renforcer davantage la coopération multisectorielle » entre leurs pays.
M. Pashinian a déclaré à plusieurs reprises qu’il souhaitait « diversifier » la politique étrangère et de sécurité de l’Arménie en raison de ce qu’il appelle l’incapacité de la Russie à honorer ses engagements en matière de sécurité à l’égard du pays du Caucase du Sud. Ses détracteurs internes soutiennent que ce changement de politique est imprudent en l’absence de garanties de sécurité ou d’une aide militaire significative offerte par les puissances occidentales, y compris la France. Ils affirment également que l’Occident ne pourra pas alléger de sitôt la forte dépendance de l’Arménie à l’égard de la Russie en matière de commerce et d’énergie.
L’année dernière, la Russie a représenté 40 % des exportations arméniennes, d’une valeur de 8,4 milliards de dollars. Elle est également la principale source des envois de fonds de plusieurs millions de dollars effectués par les travailleurs immigrés arméniens et le principal fournisseur de gaz naturel de l’Arménie. Le prix du gaz russe pour le pays a longtemps été fixé à un niveau bien inférieur à celui du marché international.

PHOTO : JEAN ECKIAN

La rédaction
Author: La rédaction

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